Imprimer

Lafarge attend une cargaison de 27000 tonnes de ciment : Le Modec dénonce l’opération

Le .

Joomla
Joomla

Wordpress
Wordpress

Modec

COMMERCE. La société française de production et de vente de ciment a annoncé le 2 janvier 2014 son projet de fabrication de ciment sur place. Mais aux dernières nouvelles, Lafarge a officiellement annoncé, mardi 19 mai dernier, son intention de supprimer 380 postes nets au sein des fonctions centrales du groupe dans le monde, dont 166 en France.


Le Mouvement des entrepreneurs comoriens (Modec) a convié les médias hier, mercredi, à une conférence de presse au cours de laquelle il s’est prononcé contre l’arrivée d’une cargaison de vingt-sept mille tonnes de ciment importées par la société Lafarge. Le Modec a dénoncé, à cette occasion, la convention signée entre le cimentier français et les autorités comoriennes, dont «les termes restent confidentiels». «On refuse que des conventions soient confidentielles et le Modec demande la publication de celle-ci dans un bref délai», a martelé Hamidou Mhoma, vice-président de l’organisation évoquant un vide juridique par rapport aux activités liées à l’importation.

«Nous ne sommes pas contre les investisseurs étrangers, cependant nous exigeons le même traitement dans le marché, un traitement équitable et non du favoritisme, à l’exemple de celui dont bénéficient Lafarge et Cofipri, des avantages tels que des entrepôts pour déposer leurs stocks contrairement aux entrepreneurs locaux qui construisent et/ou louent des magasins pour leurs commandes», a ajouté Hamidou Mhoma.

Abondant toujours dans le sens de la protection des entrepreneurs locaux, Mourad Bazi estime que l’Etat devait avoir une obligation de régulation de l’économie, autrement les entrepreneurs locaux pourraient disparaitre, «ce qui serait une grande perte pour les entrepreneurs, les consommateurs et le pays tout entier». D’après lui, à Ngazidja on consomme 90.000 tonnes de ciment par an, 25.000 tonnes par trimestre et que si on ajoute les 27.000 tonnes de Lafarge qui viennent d’arriver, le produit va expirer dans les magasins.

«Peut-être les nôtres, ou les leurs, mais un incident économique risque de s’abattre sur le commerce du ciment aux Comores», disait-il en soulignant que même le sable serait en manque pour cette quantité de ciment.
Le Modec dénonce également un «grand mensonge» de la part de Lafarge qui a annoncé aux Comoriens qu’elle va fabriquer du ciment sur place. «On ne peut pas mentir pour se lancer dans un pays. Si le cimentier français se dit également vendeur, mais il ne l’a pas mentionné dans ses intentions qui seraient de fabriquer pour vendre et non d’importer pour vendre comme d’autres commerçants de la place», a déploré M. Bazi dénonçant également le fait qu’on impose aux entrepreneurs locaux au moment où les étrangers bénéficient de «conventions fantaisistes».

Abdou Ali Moindjie, patron des magasins Super A, pense que Lafarge ne peut pas
avancer l’idée selon laquelle elle teste le marché comorien avec un produit qui n’est pas le sien : «elle trompe les Comoriens en annonçant qu’il va fabriquer du ciment, sauf s’il veut vendre du ciment pour trouver la somme nécessaire lui permettant de lancer la fabrication aux Comores», a-t-il ironisé.

Pour rappel, la société française de production et de vente de ciment a annoncé le 2 janvier 2014 son projet de fabrication de ciment sur place. Mais aux dernières nouvelles, Lafarge a officiellement annoncé, mardi 19 mai dernier, aux représentants du personnel son intention de supprimer 380 postes nets au sein des fonctions centrales du groupe dans le monde, dont 166 en France. Ainsi plusieurs questions se posent par rapport à ses investissements aux Comores.

Nassila Ben Ali