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Situation économique : La mission du Fmi note une dégradation

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FINANCES PUBLIQUES. «La situation économique des Comores s’est dégradée au cours des derniers mois. La crise dans le secteur de l’électricité a affecté négativement l’activité économique et par incidence les recettes fiscales en raison de coupures de courant persistantes», a déclaré Harry Trines, chef de mission du Fmi pour l’Union des Comores, au cours d’une conférence de presse, mardi 16 juin.

 

La mission du Fonds monétaire international (Fmi) a donné ses conclusions sur l’évolution de la situation économique des Comores, lors d’une conférence de presse tenue hier au ministère des Finances.  La crise de l’énergie, récurrente dans le pays, a constitué la question centrale des conclusions de la mission. Du 1er au 16 juin, l’équipe du Fmi a eu à rencontrer les hauts responsables de l’Etat, des représentants du secteur privé, de la société civile, et des bailleurs de fonds. Et c’est un tableau plutôt sombre que dresse l’équipe de l’Institution financière internationale.»La situation économique des Comores s’est dégradée au cours des derniers mois.

La crise dans le secteur de l’électricité a affecté négativement l’activité économique et par incidence les recettes fiscales en raison de coupures de courant persistantes», a déclaré Harry Trines, chef de mission du Fmi pour l’Union des Comores, au cours de la conférence. Les perspectives demeurent difficiles pour l’économie comorienne, prévient la mission. «2014 était une année exceptionnellement différente des autres, dans la mesure où nous avons eu, surtout au niveau du second semestre, une forte crise énergétique, mais également nous avions les élections.  Une période toujours non-maîtrisable», a expliqué le vice-président  en charge des finances, au cours de la conférence.

Selon lui le gouvernement  s’est engagé à renforcer le secteur énergétique, à mettre toutes les priorités sur ce secteur. «Nous avons un programme à long terme, un programme à moyen terme. Pour ce qui est des difficultés à court terme, nous avons établi un programme d’urgence pour trouver des solutions en urgence. C’est pour cela que nous avons demandé, de façon exceptionnelle et urgente, nos partenaires de nous aider pour que nous puissions avoir des groupes électrogènes très rapidement. (...)Il reste à faire achemine par avion ces groupes, à peu près cinq groupes avec une capacité totale de 5 mégawatts, depuis Sharjah, mais tout est regelé. […]"

"A moyen terme, nous avons des projets comme le fuel lourd au niveau de Ngazidja, dont les travaux débuteront dès le mois d’août prochain pour une période de dix-mois. Nous avons aussi les projets de la Banque mondiale et de la Banque africaine de développement, qui sont là aussi pour nous appuyer pour que nous trouvions une solution durable.   A long terme, nous avons des projets au niveau du solaire et de la géothermie «, a soutenu Mohamed Ali Soilihi. «Si l’achat de nouveau groupes devrait améliorer la fourniture d’électricité, la crise dans le secteur énergétique ne sera pas pour autant entièrement résolue,» a tempéré le chef de mission du Fmi.

Autre ombre au tableau, la dégradation de la situation budgétaire. Selon le Fmi, cette situation déjà difficile a été impactée par l’augmentation de la masse salariale. D’après les derniers chiffres, la masse salariale mensuelle de tous les agents de l’Etat (Union et îles)  a déjà dépassé le 1,8 milliard de francs. Mais aussi la dégringolade des recettes. Une situation caractérisée, note la mission, par les difficultés rencontrées par le gouvernement à payer les  salaires des fonctionnaires depuis le second semestre 2014.

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Le gouvernement aurait déjà identifié des mesures qui contribueront à combler le déficit, et qui pourraient être présentées au parlement dans la loi des finances rectificatives 2015. Pour résoudre ce déséquilibre budgétaire, la priorité pour l’avenir reste, selon le chef de mission, «la mobilisation des recettes additionnelles ainsi que la maitrise des dépenses de moindre priorité».

Le vice-président Mohamed Ali Soilihi a annoncé qu’à partir de janvier prochain les dépenses salariales seront plafonnées pour chaque entité étatique. «Ce sont les entités administratives qui font monter la masse salariale par des recrutements, par des augmentations de salaires. […]Nous ne nous portons pas garants de payer les salaires des gens recrutés de façon politicienne», a déclaré le vice-président.  

En conséquence de ce mauvais bilan, la mission du Fmi a revu à la baisse son estimation de la croissance économique pour 2014, sans pour autant avancer de chiffre. Les autorités comoriennes ont demandé l’appui de l’institution monétaire pour faire face à la situation économique sous forme d’un décaissement au titre d’une facilité de crédit rapide (Fcr) associé à un programme de suivi du Fmi. Celui-ci examinera fin octobre prochain cette demande. La prochaine mission d’évaluation est attendue à Moroni en septembre prochain.

Compte rendu de

Kamardine Soulé