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Arrivée des «Je-viens» : les prix explosent dans les marchés locaux

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CONSOMMATION. Les marchands locaux lient ainsi l’affluence des Je-viens, les compatriotes vivant à l’étranger particulièrement en France, à un flux monétaire sur le marché.

 

Les Comoriens de l’étranger affluent ces derniers temps au pays pour les vacances. Un moment de festivités liées aux célébrations des mariages coutumiers et autres manifestations communautaires. Mais la période est surtout connue pour la cherté de la vie. Ces derniers jours les prix ont, après la hausse constatée au mois de ramadan passé, encore augmenté dans les marchés, notamment de Moroni. Les marchands locaux lient ainsi l’affluence des Je-viens, les compatriotes vivant à l’étranger particulièrement en France, à un flux monétaire sur le marché.

Les prix déjà insupportables en période de jeûne de ramadan, le panier du ménagère se remplit encore difficilement. C’est dire que les plaintes du Collectif Maesha madziro n’ont pas été entendues par les vendeurs.

«Les prix des produits augmentent sans que l’on nous dise pourquoi. Ces derniers jours, le prix de la viande a augmenté de 500 fc. Le prix du poisson est depuis longtemps fixé au gré du vent. Sans parler des prix exorbitants des légumes», se plaignait Mme Hadidja Oumouri, rencontrée à Volovolo le samedi dernier.

Il est vrai que depuis la fin du ramadan le kilogramme de la viande a connu une hausse de plus de 250 fc et coûte 3.000 fc contre 2.500 fc et parfois 2.750. Le prix du poisson aussi est passé à 3.000 fc en plein ramadan.

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Cependant, le kilo d’oignon, qui se négociait à 1.500 fc, a carrément doublé. Hamadi Saïd, marchand des épices au marché de volo-volo, a expliqué ce phénomène en disant que «depuis deux mois, aucun   bateau en provenance de Majunga n’a accosté au port de Moroni». Or la Grande Ile demeure le marché qui approvisionne le pays de l’essentiel des épices, notamment.

Quant à Maman Djamal, cette vendeuse de légumes a expliqué que les producteurs se sont fait la règle d’augmenter les prix de leurs produits sans explication en période de vacances. Pour elle, les revendeurs n’ont pas le choix et doivent suivre la tendance, sinon ils n’auront aucune marge de bénéfice.

«Même si c’est douloureux de vendre cher à nos clients, mais on voudrait pouvoir continuer notre business, alors on est obligé de suivre la cadence ; maintenant il appartient aux autorités de prendre des mesures appropriées pour éviter cette situation difficile à tout le monde «, a-t-il expliqué.

Monandro Moissi réside à l’île de La Réunion, elle trouve cette situation   insupportable. La Franco-comorienne a déploré surtout le fait que la vie aurait atteint des dimensions incroyables en cette période de vacances, comme pour faire en sorte que les vacanciers ne reviennent pas l’année prochaine.

«La situation actuelle dans nos marchés ne permet pas à  n’importe qui de se nourrir deux fois par jour et il n’y a pas que les Je-viens dans ce pays en cette période de l’année. Il faut penser à ceux qui sont là avec des salaires de misère», a-t-elle soutenue.

Pour finir sans trop d’ennuis ses vacances, Abdallah Abdou, «Je-viens de Marseille», adopte une «stratégie pas appropriée» mais «pratique». Il consomme du riz et de la sauce tous les jours  pour pouvoir terminer ses vacances sans trop de difficultés.

«Consommer des produits  locaux, cela demande un budget journalier de 20 euros (environ 10.000 fc, Ndlr), pour se rendre dans les marchés de Moroni, une situation qui ne permet pas à tout le monde de manger à la comorienne», a-t-il déclaré. Et dans ces conditions, il parle d’un repas par jour, le principe  adopté par la majorité des Comoriens pour s’en sortir. Et là, ce n’est pas le type de «gros repas» avec produits locaux, mais du riz et de la sauce.

Ali Abdou