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Le marché du girofle en somnolence à Ndzuani

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COMMERCE. Depuis trois semaines, le marché du girofle est en somnolence à Ndzuani, où est cultivé en grande partie le précieux produit. S’il arrive parfois de trouver des vendeurs qui «bradent» le kilogramme de girofle, la majorité des producteurs ont décidé de suspendre toute transaction en attendant que le prix se stabilise.

 

Les rencontres qui avaient réuni les jours précédents, autour de la même table, autorités de l’île et  acheteurs de girofle n’ont pas permis de débloquer la situation. «Il n’y a pas eu d’avancées dans les discussions ; les  exportateurs ne nous montrent pas leurs contrats d’exportation, ce qui veut dire ce que cela veut dire», nous confiait, samedi, Mohamed Affane, le commissaire aux Finances de l’île.

Depuis, c’est le statu quo. «On ne prend plus : on n’a plus d’argent», a répondu à Al-watwan, ce lundi, un acheteur installé à Habomo (Mutsamudu). Attoumane Abou, un autre acheteur dont le magasin est située à Haibara, près de Pagé, a, quant à lui, affirmé : «Moi je continue d’acheter à 2.500 francs le kilogramme asséché. Les choses ne sont pas faciles mais…».

Selon lui, plusieurs raisons pourraient expliquer cet engourdissement du marché : «Il y a plusieurs problèmes : d’abord les pouvoirs publics ont permis à des étrangers de venir faire la collecte du girofle au même titre que nous, mais ces derniers, au lieu de booster le marché, ils l’ont au contraire asphyxié. Ensuite il y a cette taxe sur l’exportation qui est à notre avis assez élevée». C’est en quelque sorte le jeu du chat et de la souris qui met actuellement en scène le commissariat aux Finances de l’île et les acheteurs de girofle anjouanais.

Pour ce qui est de cette fameuse taxe, elle représente 5 % du prix d’achat du girofle, soit 150 francs si le kilogramme s’achète à 3.000 francs. Mais l’autorité insulaire, qui perçoit et insère entièrement cette taxe dans son budget, ne veut pas aller en dessous de cette barrière, quand bien même le prix chute à 2.500 francs. D’autre part, le cas des «étrangers qui envahissent le marché de la collecte», présenté de façon floue par leurs concurrents locaux, est plutôt encouragé par les autorités économiques de l’île.

En décembre de l’année dernière, l’Agence nationale pour la promotion des investissements (Anpi) avait invité la presse de l’île à aller constater le mode de fonctionnement d’une des sociétés étrangères implantées à Ndzuani et opérant dans la collecte, le traitement et l’exportation du girofle, Agri Ventures Comoros Sarl.  «La différence entre cette société et les autres sociétés d’exportation du girofle tient du fait que celle-ci s’emploie à créer une valeur ajoutée à notre produit.

Le girofle exporté par cette société est d’abord conditionné. Nous avons donc un produit labellisé et donc valorisé. Avcs nous a, de ce fait, aussi transféré de nouvelles compétences. J’appelle donc les autres exportateurs à suivre cet exemple ; cela y va surtout de l’image et de la valeur de notre girofle, à un moment où la concurrence s’invite de plus en plus dans ce secteur», a déclaré Meznoudi Nizar, directeur régional de l’Anpi.

Sardou Moussa