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Rentrée : le casse-tête des fournitures scolaires

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ECOLE. Vous êtes un parent d’élèves et vous souhaitez acquérir les fournitures scolaires de votre rejeton dans une librairie, armez-vous alors de patience et, surtout, assurez-vous que les poches sont bien pleines.

 

En cette période de rentrée scolaire, les librairies et les différents points de vente de fournitures scolaires sont littéralement pris d’assaut par les parents d’élèves. Il suffit de faire un petit détour à Moroni pour voir comment on se bouscule et on joue des coudes pour se frayer un chemin à l’entrée de ces magasins. Alors que dans la plupart des établissements, les cours ont déjà débuté, rares sont les écoliers qui disposent de leur matériel scolaire au grand complet.

Moinaécha Soidik, la mère d’un jeune collégien, originaire de Salimani-ya-Itsandra, nous a confié : «Je suis venue à Moroni acheter huit cahiers sur un total de dix-sept demandés, les moyens dont je dispose ne me permettent  pas d’en acheter plus.» Pour préparer la rentrée d’un enfant du secondaire dans de bonnes conditions, il faut avoir les poches bien pleines.

En effet, à part les cahiers, stylos et autres crayons, il faut aussi lui payer son uniforme, acheter des fascicules et des livres, sans compter les frais de transport et de scolarité. Selon certaines estimations, le budget de la rentrée scolaire d’un élève du collège atteint les 75 milles francs. Pour une famille nombreuse, on complète les fournitures scolaires au fil des mois.

Dans un pays où les parents d’élèves ne bénéficient d’aucune forme d’aide et où le versement des salaires reste toujours aléatoire, difficile de faire face à des dépenses aussi faramineuses.

Moinaécha Lihoma, mère de sept enfants, tous scolarisés dans le public, dit avoir des insomnies quand s’approche la rentrée. Rien que la tenue de l’une de ses filles, elle lui a coûté, cette année, douze mille francs contre vingt-cinq mille pour ses fournitures scolaires. Si elle a pu couvrir une partie de ces dépenses, c’est grâce à son petit commerce installé à l’entrée de l’hôpital El-Maarouf. Mais, elle ne croit pas pouvoir continuer ‘‘cette corvée’’ tous les ans. Sa solution ? Déscolariser quelques-uns de sa progéniture pour donner plus de chance aux autres.

Halima Ilyassa, elle, a déboursé vingt-cinq milles neuf-cent cinquante francs pour son jeune frère de la maternelle. «Je suis couturière à Hadudja, et  j’achète des matériels scolaires chez les grands magasins pour les revendre, mais j’avoue que la situation est difficile», reconnait-elle.

Pour espérer trouver des fournitures à des prix abordables, certains parents se fournissent chez les marchands ambulants. «Nous achetons les cahiers Calligraphe chez les grandes librairies pour les vendre à cent-cinquante francs en détail, alors que chez eux c’est vendu  à  deux-cent francs, le prix d’un cahier», nous a déclaré Naoumane Houmadi, propriétaire d’une ‘‘librairie’’ à ciel ouvert à Magudju.

Et d’ajouter que les commerçants ambulants font exprès de monter parfois les tarifs pour laisser une marge de discussion. «Tout le monde cherche un rabais chez nous, alors nous fixons un prix un peu élevé. Après discussion, ils donnent, en tout cas, toujours moins cher que chez les libraires’’, dit-il.

Ismael Mohamed (Stagiaire)