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Seconde licence de télécommunications : L’opérateur malgache Telma obtient le marché

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CONDITIONNALITE. Son entrée en vigueur est conditionnée par le paiement de la contrepartie financière de 7 milliards de francs proposée par l’opérateur malgache. Cette contrepartie financière devra être versée au plus tard trente jours après la publication du nom de la société sélectionnée.

 

L’opérateur malgache Telma devient le second opérateur des télécommunications aux Comores. C’est ce vendredi que la Commission d’analyse des offres communiquera de façon officielle le nom du gagnant de ce marché d’attribution d’une seconde licence et d’exploitation d’un réseau de communications électroniques. Sauf coup de théâtre, jusqu’à hier soir, tous les pronostics plaçaient l’opérateur malgache en pole  position.

Avec une note technique de 82 points sur 100 et une offre financière de 7,10 milliards de  francs comoriens, Telma, qui était en compétition avec  Mauritius Telecom, tenait la corde. L’opérateur mauricien a obtenu une note technique de 86 points sur 100, et proposé une offre financière de 3, 931 milliards de francs.

Il faut dire que la Société réunionnaise de radiotéléphone (Sfr Réunion), l’autre soumissionnaire, a été écartée de la course quelques heures plus tôt. La Commission avait, en effet, constaté que son pli n’a pas été fermé et ne comportait pas non plus les mentions d’adresse prévues par le Règlement d’appel d’offres. Pis encore, «dans la lettre de soumission contenue dans l’offre de Sfr, celui-ci précise que les éléments remis dans le cadre de cette offre ne sont pas constitutifs d’engagements de sa part», fait savoir Abou OubeidMzeChei, membre de la commission d’évaluation et président du Comité de pilotage du projet Rcip-4 de la Banque mondiale. Ce qui est en contradiction formelle avec le modèle figurant dans le règlement de l’appel d’offres, souligne-t-on du côté de l’Autorité nationale de régulation des Tic (Anrtic).

«Je voudrais garantir à tous que ce projet est réfléchi et mûri par des experts ayant travaillé sur ses différents contours. Derrière ce projet, il y a une série de reformes qui a été engagée par le gouvernement avec l’appui de la Banque mondiale», a déclaré le directeur général de l’Anrtic, Alfeine Mohamed Hassane, hier,  peu avant l’ouverture des offres financières. Il s’agit d’une licence globale et unifiée d’une durée de quinze ans. Elle inclut des services mobiles, fixes et internet. Son entrée en vigueur est conditionnée par le paiement de la contrepartie financière de 7 milliards de francs proposée par l’opérateur malgache.

Cette contrepartie financière devra être versée au plus tard trente jours après la publication du nom de la société sélectionnée. Selon le règlement de l’appel d’offres, 90% du montant de la contrepartie seront payés à l’Etat sur un compte communiqué par le ministère des Finances. Les 10% restants seront payés à l’Anrtic sur un compte communiqué par cette dernière.

Autre préalable avant tout octroi de la licence : la constitution par l’attributaire d’une société de droit comorien qui exploitera la licence. Parmi les obligations soumises aux sociétés soumissionnaires, il y avait enfin la présentation d’un tableau prévisionnel des investissements annuels envisagés pour le déploiement du réseau, ainsi que la description de sa contribution en matière de création d’emplois.

 

Kamardine Soulé

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« C’est la victoire de tous les Comoriens »

 

Le président de l’Association des consommateurs des technologies de l’information et de la communication (Actic), Hamidou Mhoma, a réagi à chaud après l’attribution de cette deuxième licence.

 

«C’est la victoire de tous les Comoriens, d’ici et d’ailleurs, qui sont tous usagers d’une manière ou d’une autre des télécommunications. L’introduction sur le marché de ce deuxième opérateur sera bénéfique d’une part pour l’économie nationale, qui verra l’éclosion de nouveaux prestataires dans le secteur des télécommunications et d’autre part pour les consommateurs. Pour le consommateur, le nouvel opérateur doit induire la baisse des tarifs des produits et services, l’amélioration de la qualité des produits et services, la diversification et l’enrichissement de l’offre de services avec de nouveaux services tels que la télévision, le paiement par mobile, la formation, la médecine ; l’augmentation du taux de pénétration du mobile et de l’internet et l’augmentation des zones de couverture des services de téléphonie et d’internet.

Le deuxième opérateur induira également un changement de culture des opérateurs de téléphonie qui mettront au centre de leurs préoccupations la satisfaction du client, un client délaissé depuis très longtemps puisque obligé de consommer un service et ce quelle que soit sa qualité.  Notre organisation doit veiller à ce qu’un duopole ne s’installe et qu’une entente soit trouvée entre les opérateurs pour maintenir les mêmes pratiques.»

Propos recueillis par Ks

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Qui est Telma ? Le numéro 1 des télécommunications à Madagascar, compte environ 1,5 millions d’abonnés.  Depuis sa privatisation en 2004, l’opérateur investit stratégiquement chaque année pour développer la compétitivité et la performance de ses services. Il est le  précurseur de la 3G+ à Madagascar, du premier service de transfert d’argent via téléphone mobile, son service «MVola». Membre du consortium Eassy, Telma s’emploie à s’implanter dans la région de l’Océan Indien et à devenir le leader régional des télécommunications. Le groupe Hiridjee, qui contrôle l’opérateur malgache, a racheté, depuis juillet dernier, les activités mobiles du groupe Outremer Télécom à Mayotte et sur l’île de la Réunion. Telma a déjà déployé la 4G dans une cinquantaine de villes de la Grande Ile.