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Ecole publique: La reprise des cours toujours pas effective

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REPORTAGE. La question qui revient souvent dans les discussions entre jeunes lycéens est celle de l’achèvement du programme scolaire. L’année va-t-elle être prolongée ? A cette interrogation lancinante, aucun élève n’arrive à apporter une réponse claire. Tout juste se contentent-ils de relayer des rumeurs d’un remaniement du calendrier des examens.


Lycée Saïd Mohamed Cheikh de Moroni, il est aux environs de 11 heures ce mercredi 6 mai. L’ambiance habituelle de l’établissement n’est pas au rendez-vous. A peine aperçoit-on quelques élèves par-ci par-là, à l’ombre des badamiers. Des groupes d’élèves se forment dans la cour. Ils ont presque le visage triste. Certains n’arrivent pas à retenir leur colère. «C’est une rentrée «fantôme», étant donné qu’elle se fait par division. La plupart des enseignants présents n’ont pas donné de cours parce qu’il y a eu peu d’élèves dans les salles. Pourtant, ce n’est pas ce qui a été prévu», protestent Saïd Mohamed Cheick et Ibrahim Mmadi, élèves de la terminale D. La question qui revient souvent dans les discussions entre ces jeunes lycéens est celle de l’achèvement du programme scolaire.

L’année va-t-elle être prolongée ? A cette interrogation lancinante, aucun élève n’arrive à apporter une réponse claire. Tout juste se contentent-ils de relayer des rumeurs d’un remaniement du calendrier des examens. «Nous souhaitons que l’année soit allongée de deux mois, sinon autant se limiter à ce qu’on a déjà appris», déclare un élève et membre actif du Collectif des élèves et étudiants des Comores.

Le proviseur du lycée de Moroni, Aboubacar Ahamada, lui, est plutôt optimiste. Un sentiment qui tranche avec l’atmosphère terne qui prévaut ce mercredi dans l’établissement. «A part le lundi, je peux confirmer que les professeurs ont bel et bien respecté le mot d’ordre de reprise des cours. On note, cependant, l’absence des élèves. Il s’agit d’un problème de communication», nous dit-il, avant d’ajouter que le décès d’un enseignant du lycée, Djoumoi Idari Ali, avait un peu perturbé le calendrier. Il a ainsi saisi l’occasion pour présenter ses condoléances à la famille du défunt. «D’ici au lundi, la totalité des élèves vont se présenter, bien que certains se soient déjà inscrits dans des écoles privées», ajouta-t-il.

Par rapport à un éventuel report des examens, le proviseur du lycée de Moroni dit ne pas en être au courant, même s’il reste convaincu qu’il faut «augmenter le nombre d’heures des professeurs et organiser des cours de soutien afin de pouvoir achever le programme. Nous avons perdu presque sept semaines. C’est presque un mois et demi».

Au collège public de Mboueni, c’est un silence de cimetière qui prévalait hier à l’intérieur de l’établissement. La cour était presque déserte. Pour Soulaimana Aboubacar, le directeur, les enseignants ont bel et bien repris les cours, mais les élèves ne sont pas au rendez-vous. «J’ai été obligé, le lundi, de demander aux professeurs de rentrer chez eux, vu le faible effectif des élèves. Mais, ce mercredi (Ndlr, hier), je les ai autorisés à faire cours quel que soit le nombre d’étudiants présents», indique-t-il. A l’en croire, certains élèves ne croient pas vraiment à la levée du mot d’ordre de grève. Halid Boina, élève de la cinquième, insiste sur la paresse de ses collègues. «Jusqu’à maintenant, je ne comprends pas pourquoi les élèves ne viennent pas à l’école, alors que nos professeurs sont là», s’interroge-t-il.

Nazir Nazi et
Natacha Saadi