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Le Fmi expliqué aux étudiants de l’Université

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DEBAT. Malgré une situation économique peu reluisante, le représentant résident du Fmi à Moroni, Michel Bua, a fait part, au cours de sa conférence à l’Université des Comores, de quelques éléments positifs, notamment la recherche en cours d’une solution à la crise énergétique, la consolidation budgétaire, la gestion rationalisée de la trésorerie, mais également la volonté de maîtriser les exonérations fiscales, l’intervention des partenaires en termes d’appui budgétaire, ainsi que les perspectives pétrolières.

 

Le laboratoire de recherche de la faculté des droits et des sciences économiques, dirigé par le docteur Maoulana Charif, a organisé hier, à la bibliothèque Omar Moukhtar de l’Université des Comores (Udc), sise à Mvuni, une conférence-débat sur le Fonds monétaire international (Fmi), son rôle et ses missions ainsi que sur le cadre macro-économique des Comores. Cette causerie, dont le directeur du laboratoire de recherche était le modérateur, avait enregistré la présence de nombreux hauts cadres du Fmi, dont Harry Trines, chef de mission, Michel Bua, représentant résident en Union des Comores et Ahmat Jidoud, économiste.

Harry Trines a procédé à une présentation de l’institution financière internationale, notamment son rôle dans les Etats membres. Il a focalisé son exposé sur le cas des Comores en expliquant largement le processus ayant conduit à l’annulation, en juin 2010, de la dette. L’intervention d’Ahmat Jidoud était particulièrement axée sur les perspectives économiques en Afrique subsaharienne.

Mais, la contribution qui a surtout retenu l’attention des étudiants était celle du représentant résident portant sur le cadre macroéconomique des Comores. Il a présenté la situation économique actuelle du pays, notamment la croissance nationale qui a chuté à 2% en 2014 et 2015 contre 3,5 en 2013. «Les facteurs expliquant cette situation sont l’aggravation de la pénurie d’électricité, les arriérés de salaires (3 mois d’arriérés, Ndlr), la sous exécution des projets d’investissements (-73%) et le calendrier électoral (législatives et la préparation des présidentielles)’’, a-t-il indiqué.

Ces contre-performances s’expliquent également, selon toujours Michel Bua, par des recettes fiscales en deçà des prévisions, une masse salariale en nette augmentation (+30% en deux ans), la crise de trésorerie, l’effondrement des recettes de la citoyenneté économique (-40%), une forte augmentation des exonérations en 2014 et le manque de transparence dans la gestion des finances publiques. «Cela suscite des préoccupations en terme d’augmentation des tensions sociales», estime le fonctionnaire du Fmi, qui craint que les objectifs de la Sca2d ne soient pas atteints.

Malgré un tableau aussi pessimiste, Michel Bua n’a pas manqué de noter quelques éléments positifs, notamment la recherche en cours d’une solution à la crise énergétique, la consolidation budgétaire, la gestion rationalisée de la trésorerie, mais également la volonté de maîtriser les exonérations fiscales, l’intervention des partenaires en termes d’appui budgétaire, ainsi que les perspectives pétrolières. «Le pays a besoin d’une vision claire et pertinente sur la politique de développement, mais également une volonté politique forte qui pourrait permettre de trouver des solutions à un certain nombre de difficultés», a-t-il conclu.

A l’issue de la conférence, le chef de mission du Fmi a exprimé sa satisfaction par rapport à la participation des étudiants. «Cela montre que les étudiants attachent une importance capitale au déroulement des affaires et veulent connaitre davantage comment gère-t-on», a fait savoir Harry Trines. Selon lui, le Fmi peut apporter un soutien à l’Udc, notamment en matière de formation.

Quant à Maoulana Charif, il a souligné l’importance de la conférence-débat : «les étudiants ont appris aujourd’hui certaines choses de façon pratique et ont découvert beaucoup de choses avec beaucoup d’explications, sachant que ce sont les futurs responsables de ce pays. Donc, ils méritent de bien comprendre les rouages de la machine économique ».

Pour Mariama Ahmed Kassim, étudiante de L2 en sciences économiques, cet échange avait permis aux étudiants de découvrir ce qu’est le Fmi, son rôle et sa mission depuis son installation aux Comores au début des années 80.

Nassila Ben Ali