Imprimer

Université des Comores. A propos des frais d’inscriptions....

Le .

Joomla
Joomla

Wordpress
Wordpress

alwatwan actu image 

 

DECRYPTAGE. Ils représentent, de très loin, la principale source de recettes de l’université. ‘‘La plus grosse part sert à payer le corps enseignant, en complément à la subvention de l’Etat. «Le mois de juin dernier, nous avons débloqué vingt-trois millions pour compléter cette subvention du gouvernement contre trente-quatre pour le mois de juillet». Parole de comptable de l’Udc.

 

Malgré l’arrêt de cours observé lundi dernier par les étudiants de l’Université des Comores pour exiger le report de la date butoir de paiement des droits d’inscription (Voir notre livraison d’hier), l’administration centrale de l’Udc est restée inflexible. Selon le comptable, jusqu’à hier, mardi, 52% des étudiants s’étaient acquittés de leurs frais d’inscription.

A ce jour, l’Udc compte 9.950 étudiants préinscrits, dont 4.800 en première année, 2.700 en deuxième, 2.200 en troisième année et deux cent cinquante en master 1 et 2. Le droit d’inscription varie selon la classe et la faculté. Il est de 60.000 fc pour la première et la deuxième année (fac) contre 75.000 fc en troisième année. A l’Ecole de médecine et de santé publique (Emsp) et à l’Institut universitaire de technologie (Iut), il est de 70.000 fc contre 100.000 et 150.000 en Master I et II.

Les frais d’inscription restent, de très loin, la principale source de recettes de l’université. Ils s’élèvent en moyenne à un demi-milliard chaque année. Un joli pactole qui devrait, de l’avis de beaucoup, «normalement» mettre l’établissement à l’abri du besoin. Certains ne comprennent pas encore comment, avec cette rondelette somme, les amphithéâtres peuvent être dépourvus d’un système de sonorisation et comment les étudiants ne bénéficient pas d’un accès plus facile à internet (wifi,…) pour ne citer que ces deux urgences extrêmes.

«117 millions, facilement»

Selon le comptable de l’Udc, Ahmed Oumouri, la plus grosse part des droits d’inscription servirait à payer le corps enseignant (en complément à la subvention de l’Etat). «Au mois de juin dernier, nous avons débloqué vingt-trois millions pour compléter cette subvention du gouvernement contre trente-quatre pour le mois de juillet», soutient-il.

Pourquoi cette brusque augmentation de la masse salariale? «Avant, nous n’avions pas de professeurs, mais des enseignants-chercheurs. Certains viennent d’être élevés au grade de professeur et de maitres de conférences et cela a une incidence sur les salaires», explique le comptable.  Et de préciser qu’à cette date, l’Udc compte plus d’une centaine d’enseignants titulaires de doctorat. ‘‘Plus le diplôme est élevé, plus la masse salariale augmente’’, dit-il.

L’Udc prend aussi en charge les salaires des contractuels et des vacataires. «En plus des heures de vacation et des heures supplémentaires, les salaires peuvent atteindre facilement cent dix-sept millions par mois. Actuellement, la masse salariale frôle les cent trente millions, hormis les contractuels et les vacataires dont le traitement varie selon les besoins de l’Université», insiste Oumouri.

Cette année, la comptabilité attend 600 millions de droits d’inscriptions, soit plus d’un demi-milliard de francs. L’Etat subventionne les salaires du personnel à hauteur de soixante six millions et l’établissement doit débloquer en moyenne quarante millions chaque mois pour équilibrer les comptes. ‘‘Si nous arrivons à respirer en réalité, c’est parce que les salaires ne tombent pas régulièrement», estime le comptable.

Mais, où passent le reste des droits d’inscription, entre 150 à 200 millions par an, sachant que l’Udc dispose d’autres sources de recettes, quoique limitées, comme la location de la salle de conférence, les cafétérias et la certification des actes administratifs?

alwatwan actu image

«Ils sont tous d’accord»

Quels investissements ont-ils été réalisés sur fonds propres en douze ans d’existence de l’institution? Les questions semblent d’autant plus pertinentes que lorsque l’établissement montre chaque année les limites de sa capacité d’accueil, il a fallu l’élan de générosité de partenaires extérieurs et de l’office du riz pour pouvoir se doter de quelques nouveaux bâtiments.

Au sujet de la date limite de paiement des droits, Ahmed Oumouri tient à préciser que ce n’est pas le président de l’Université, Saïd Bourhane, qui l’a imposée mais toute l’administration centrale autrement dit tous les chefs des composantes, ceux des facultés, des écoles et instituts, les doyens et les directeurs. Ils se sont tous mis d’accord sur tout, de la délibération des concours aux derniers délais du paiement.

«C’est, donc, toute l’université qui doit être ciblée et non le président. D’ailleurs, c’est lui qui a repoussé la date limite, initialement fixée au 17 octobre», précise-t-il avant de se dire «confiant’’ que les étudiants vont respecter les délais.

Rappel: ‘‘Après la proclamation du baccalauréat 2014-2015, plus de cinq mille étudiants s’étaient préinscrits». Une première.

AbouhariatSaid Abdallah