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Enseignement par l'Apc : "En 2010, il y a eu la première évaluation, mais aussi le diagnostic du système éducatif national"

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DIDACTIQUE. Bakary Mouze Mogne, responsable de la politique et des programmes de l’enseignement primaire au ministère de l’Education nationale, nous fait le point sur la stratégie Apc en vigueur aux Comores depuis plusieurs années maintenant. Entretien....


[i]Plusieurs années après le lancement de la stratégie de l’Apc, a-t-on une idée de son efficacité sur le système?[/i]

Effectivement, depuis 2006 les gouvernements comoriens, qui se sont succédés, ont toujours accompagné la mise en œuvre des réformes pédagogiques par rapport à l’Approche par compétence, que nous appelons Apc. Nous avons commencé d’abord par des années d’expérimentation des programmes, ce qu’on appelle le curricula. Après l’élaboration, l’expérimentation et la validation politique et technique des documents du curricula, nous sommes passés à l’étude des variations de ce même curricula. Et maintenant toutes les classes du primaire, nous sommes certains, disposent du curricula comorien, élaboré par des consultants comoriens et dans le contexte comorien. Il a été validé. Et en 2009, nous avons eu des évaluations du programme d’appui de la conférence des ministres des pays ayant le français en partage (Confemin), et l’expérimentation de l’Apc, dans son ensemble, a été évaluée.

Une appréciation générale a été apportée par cette évaluation. Ce qui nous a permis, non seulement, de généraliser mais aussi de commencer déjà la première élaboration des manuels scolaires qui vont ensemble avec l’Apc. A l’heure où nous vous parlons, les manuels sont déjà conçus, nous avons aussi les manuels validés sur le plan technique, et il suffit maintenant de les présenter au gouvernement pour l’autorisation à l’inspection. L’organisation et la mise en place d’une commission pour l’élaboration des manuels de français et de mathématique vont bientôt commencer, et à partir de 2016, au moins les versions expérimentales seront dans les écoles pour qu’il y ait un feedback par rapport aux pratiques, aux enseignants, aux conseils pédagogiques et qu’en fin 2017 les manuels de français et de mathématique comoriens soient disponibles. En fait, par rapport à cela, nous avons aussi un contrat de budget et un bailleur pour l’élaboration de ce manuel. Donc, au niveau du manuel, nous sommes passés de l’aspect du curricula au plan manuel, et une fois les manuels finis nous allons passer à la formation des enseignants à l’utilisation des manuels…

[i]A-t-on déjà fait le point depuis le début de la mise en œuvre?[/i]

En 2010, il y a eu la première évaluation, mais aussi le diagnostic du système éducatif national. Et les résultats issus de cette évaluation et de ce diagnostic ont permis d’aller concevoir le manuel et de recadrer un peu la mise en œuvre. Actuellement, nous avons un consultant international de l’Unesco pour accompagner le ministère de l’Education nationale afin d’évaluer le plan intérimaire de l’année 2014-2015. Et parmi les actions qui vont accompagner ces évaluations, c’est le processus d’acquisition des manuels scolaires qui est engagé.

[i]A quel type d’élèves profite donc de cette approche?[/i]

Le programme est généralisé. C’est dans toutes les classes, tous les élèves comoriens sont concernés. Le manuel a été produit suffisamment pour toutes les classes. D’ailleurs, il est actuellement en version électronique, il se trouve dans le site du ministère de l’Education nationale. Chaque enseignant, qui est en rupture de stock, peut télécharger à partir du site. Bien qu’il ne soit pas en version mécanique, il est au moins dans le site.

[i]Apparemment, l’approche n’est pas introduit dans les écoles privées, est-ce qu’il est limité seulement aux écoles publiques ?[/i]

En fait, dans un Etat il n’y a qu’un seul programme, c’est le programme de l’Etat. L’école privée n’a pas le droit de se donner des programmes. Et toutes les écoles privées et publiques n’ont qu’à s’y référer pour conduire leur enseignement. Tout enseignement qui ne se conforme pas aux recommandations de l’Etat, c’est qu’ils violent les normes et réglementations du système éducatif. Dans notre pays, le législateur, l’ordonnateur national du système éducatif, quel que soit dans le privé ou le public, est le ministère de l’Education nationale. C’est lui qui donne les orientations politiques et c’est lui qui donne le programme national.

Propos recueillis par
Nazir Nazi