Crash du Yémenia : le sixième anniversaire commémoré à Marseille
HOMMAGE AUX VICTIMES. La journée commémorative a été consacrée à la projection d’un documentaire intitulé «Quand le Monde s’effondre et 6 ans de combat pour la vérité et la justice», et à un hommage à Salim Hatubou, à travers la lecture de textes et fragments de son œuvre.
La communauté comorienne de France a commémoré, samedi dernier au conseil régional Paca, le sixième anniversaire du crash du vol IY262 de la compagnie Yémenia Airways. Le président de l’Association des familles des victimes de la catastrophe aérienne (Afvca) a insisté, devant l’assistance, sur l’obligation morale de continuer le combat. «Nos larmes de tristesse et d’impuissance face à la mort brutale des êtres chers, face au temps du deuil qui ne vient pas tant que la vérité traine ses pas, nos larmes d’indignation et de colère face à l’injustice et au non-respect de notre douleur», a déclaré Saïd Assoumani.
Ce dernier a aussitôt indiqué que Yémenia Airways, mise en examen dans le cadre de la procédure pénale, se refuse à toute coopération et ne fournit pas les informations utiles et suffisantes pour permettre une avancée concrète de l’instruction pour connaître les causes de la catastrophe. «Les familles de victimes appellent les pouvoirs publics et les autorités compétentes françaises et comoriennes à débloquer cette situation inacceptable car leurs avocats ont déjà obtenu des décisions de condamnations comportant l’exécution provisoire», a-t-il souligné.
La journée commémorative a été consacrée à la projection d’un documentaire intitulé «Quand le Monde s’effondre et 6 ans de combat pour la vérité et la justice», et à un hommage à Salim Hatubou, à travers la lecture de textes et fragments de son œuvre.
L’association parle d’abandon des familles des victimes par le fait qu’il n’aurait pas eu la publication des rapports techniques et judiciaires, ni la mise en examen de la compagnie, ni le procès civil et des réparations, ni l’instruction pénale en cours. «Il n’y aurait même pas eu d’affaire Yémenia», s’indigna le président de l’Afvca six ans après.
Par ailleurs, dans un communiqué rendu public le 27 juin dernier, l’Afvca a fait état des démarches et procédures en cours. Il est rapporté qu’hier devait avoir lieu le délibéré du tribunal de grande instance d’Aix-en-Provence sur la demande en interprétation du jugement du 19 février 2015, concernant le recours formulé par la Yémenia pour s’opposer au paiement des indemnités revenant aux héritiers des victimes.
Le 15juillet prochain aura lieu la procédure de demande de paiement de provisions et de communication des polices d’assurances à l’encontre de Hsbc. Les avocats de l’association se déplaceront, du 10 au 14 août 2015, à Moroni pour rencontrer les familles des victimes, entreprendre des démarches auprès du premier président de la cour d’appel de Moroni, du président du tribunal de première instance et éventuellement du président de l’Union des Comores en raison de l’indisponibilité et de l’absence de rédaction du jugement prononçant la condamnation de la Yémenia, le 9 décembre 2014, et qui n’est toujours pas entre les mains des avocats malgré leurs nombreuses démarches.
Le 19 novembre 2015 à 14 h 00, aura lieu la plaidoirie de la première présidente de la cour d’Appel d’Aix-en-Provence, relativement aux demandes de consignation des indemnisations que la Yémenia Airways et ses assureurs refusent de payer malgré la condamnation exécutoire prononcée par le Tribunal de grande instance d’Aix-en-Provence le 19 février 2015. Par ailleurs, sont en cours d’instruction, les procédures d’appel du jugement du 19 février 2015 et la procédure pénale devant les juges d’instructions saisis à Bobigny et à Moroni.
Asa