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Ahmed Djaffar, SG du CNO : «Mais on ne peut pas accepter qu’on change la règle du jeu pendant les jeux»

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EXCLUSIVITE. «Les sportifs comoriens continueront à jouer et participer à toutes les instances internationales. Nous sommes membre de la Fifa et affiliés à 17 fédérations internationales. Ce qui est différent pour La Réunion et Mayotte. Elles ne peuvent s’exprimer qu’au niveau de l’Océan indien alors que nous allons continuer à nous exprimer au niveau international», assure le secrétaire général du Cno à son retour à Moroni.

 

Comment vous est-il venue l’idée de vous retirer des jeux ? Aviez-vous reçu une consigne du gouvernement ou était-ce une réaction spontanée ?

Comme vous le savez on est parti de Moroni avec une délégation non complète et nous avions exigé à ce que les athlètes restant puissent obtenir les visas pour arriver à la Réunion et compléter l’équipe comorienne. Au début la délégation avait sommé les autorités françaises que nous ne participerons pas au défilé d’ouverture si l’équipe n’est pas complétée. On a trouvé une solution, les visas ont été mis. C’est ainsi que la délégation comorienne s’est trouvée au stade Saint Paule pour défiler comme les autres délégations. Puis la question surgit a vu que Maoré a défilé derrière le drapeau français alors que c’est une violation de la Charte et du règlement intérieur du jeu, c’est ainsi que le chef de la mission voyant cette bévue a réagi spontanément avec l’équipe pour montrer leur désapprobation de la violation de la Charte. L’équipe comorienne est sortie de l’enceinte où était organisée la cérémonie d’ouverture avec toute la délégation, depuis le ministre des Sports, le président du Comité olympique, le secrétaire général du Comité olympique et tout le staff technique. Quelque minutes  après le gouvernement comorien a réagi avec un communiqué qui disait que les Comores se retirent des Jeux des îles de l’Océan indien par ce que la Charte a été violée. C’est ainsi que les athlètes et le staff technique ainsi que les dirigeants du sport présents à La Réunion ont suivi directement cette consigne. Une consigne que j’estime valeureuse et chevaleresque.

Aucun autre Etat ne s’est retiré des jeux malgré la violation flagrante de leur Charte. Comment comprenez-vous la réaction ou plutôt l’attitude de ces pays ?

Cette violation que nous, la partie comorienne, sommes en train de réclamer concerne Mayotte qui fait partie de l’intégrité territoriale des Comores. Le lendemain de l’acte commis par les  athlètes mahorais et les organisateurs des Jioi, il eut une réunion du Comité international des jeux et un communiqué à été sorti indiquant que tous les pays qui font partie des Jeux des îles de l’Océan indien demandent aux organisateurs à ce que la Charte puisse être respectée. Cela veut dire qu’ils sont d’accord sur le fait que la Charte a été violée et qu’ils demandent fortement à ce qu’elle soit respectée. Je pense que c’est une bonne réaction aux côtés des Comores. La suite c’est que le comité d’organisation des jeux a essayé de corriger certaines choses en disant plus maintenant de drapeaux des pays, ni les hymnes nationaux des pays, c’est juste l’hymne et le drapeau  des jeux qui seront arborés en cas de victoire de n’importe quel athlète de n’importe quel pays. Vous voyez qu’il y a une solidarité derrière les Comores. 

Après le retrait, que faut-il faire ?

Dans ce dossier il y a double enjeux. L’enjeu politique et sportif. En tant que secrétaire général du Comité olympique des Comores, je reste dans l’enjeu sportif. Les sportifs comoriens continueront à jouer et participer dans toutes les instances internationales. Nous sommes membre de la Fifa et affiliés à 17 fédérations internationales. Ce qui est différent pour La Réunion et Mayotte. Elles ne peuvent s’exprimer qu’au niveau de l’Océan indien alors que nous allons continuer à nous exprimer au niveau international.

En 2019, les Comores devront normalement recevoir les Jioi. Ce retrait remet-il en cause notre candidature ?

Ce qui s’est passé à la Réunion n’a aucune conséquence sur cette volonté de la partie comorienne d’organiser les Jeux des îles de l’Océan indien en 2019. On nous a demandé des conditions pour pouvoir organiser ces jeux. Le gouvernement comorien s’est engagé et nous sommes en train de travailler aussi bien sur le côté technique, sportif et des infrastructures. Les Comores  et la Chine ont signé une convention pour construire le grand stade. Et on est en train de travailler notre dossier pour être prêts en 2019. Les incidents qui ont émaillé les Jioi n’ont aucune conséquence la dessus. Maintenant, si les membres du Comité international des jeux estiment que les Comores ne peuvent pas organiser ces jeux ce n’est parce que nous nous sommes retirés des jeux mais parce que, peut être, qu’on ne répond pas aux conditions pour organiser ces jeux. Nous devions nous mesurer, faire du sport avec nos amis de l’Océan indien, nous nous sommes préparés depuis 4 ans. Mais on ne peut pas accepter qu’on change la règle du jeu pendant les jeux. Si la Charte  a dit que Mayotte ne peut participer dans ces jeux qu’avec le drapeau et l’hymne des jeux on ne peut pas changer. On ne peut pas accepter cela. Et conséquence, les jeux sont biaisés.

Un message ?

Je pense que le sport doit continuer par ce que c’est un facteur qui réunit tous les jeunes de l’Océan indien. Il faut maintenant dissocier le sport et la politique. La décision qui été prise par le gouvernement comorien est valeureuse. Mais cela n’empêchera pas à ce que les jeunes comoriens puissent continuer à faire du sport au niveau de l’Océan indien, au niveau régional parce qu’on est à l’Est de l’Afrique et qu’on est dans les instances africaines et mondiales du sport. Il faut que le sport continue, il faut que les jeunes comoriens puissent participer à toutes les  compétitions organisées au niveau mondial. Par contre la décision de partir ce jour là, c’est une décision du cœur, c’est le cœur qui a réagi.

Propos recueillis par Abouhariat Said Abdallah