Imprimer

Quelle suite faudra-t-il donner au retrait des Comores des jeux des îles de l’Océan Indien ?

Le .

Joomla
Joomla

Wordpress
Wordpress

alwatwan actu image

 

Nous avons posé la question à quelques responsables de différents partis politiques comoriens.

 

Toibrane Houmadi, secrétaire général du Front national pour la justice(Fnj)

«La première action à faire c’est suspendre notre appartenance à la Commission de l’Océan Indien. Il faut mettre le problème de Mayotte sur la table des discussions des chefs d’Etat et de gouvernements de l’organisation.  Si cette exigence n’est pas honorée, la réponse sera de nous retirer de la Commission de l’Océan Indien. Nous ne voyons pas ce que nous gagnons au sein de cette organisation. Nous considérons que c’est  en fait un outil de domination par la France pour recoloniser, sous une autre forme, les pays du sud de l’Océan Indien».

Abdallah Halifa, secrétaire général du Front démocratique

«Il ne faudrait pas que ce qui s’est passé à la Réunion, la réaction unanime du pays et du peuple, s’arrête là. Il faut faire en sorte que cette question crée un sursaut national sur la question de Mayotte. Parce qu’au-delà du fait que ça a commencé à travers un événement sportif, c’est une question politique.  La démarche du gouvernement français est une démarche politique. Donc, il faut répondre par une démarche politique.  Ensuite, il faut sortir du «la tête-à-tête» avec la France et rassembler toutes les solidarités  qui se sont manifestées sur la  question. Mais il faut une unité, il faut un sursaut national, puis rallier et mobiliser toutes les  solidarités politiques pour qu’on avance dans ce dossier».

Tocha Djohar, secrétaire général du Parti pour l’entente comorienne (Pec)

«Nous en tant que responsable de l’opposition, nous faisons d’abord le constat qu’il y a eu humiliation. Les athlètes comoriens ont été humiliés par la Commission l’Océan indien, notamment par la France. Nous demandons au chef de l’Etat, le président de la République de prendre ses responsabilités, en tant que garant de l’unité nationale, de notre indépendance  et de l’intégrité de notre territoire. Ces trois piliers essentiels sont menacés. C’est au chef de l’Etat de prendre les responsabilités qui sont les siennes pour donner les réponses appropriées que la population comorienne attend de lui. En ce qui nous concerne, nous en tant que parti de l’opposition, nous allons conjuguer nos efforts avec toute la société civile pour organiser une grande manifestation à la hauteur des enjeux dans les jours avenir. Bien sûr, il y a des mesures diplomatiques à prendre, il y a des mesures nationales, il y a aussi des relations entre Eta à Etat à revoir».

Saïd Larifou, leader du Rassemblement pour une initiative de développement avec la jeunesse avertie (Ridja)

«Les comoriens ont parlé d’une seule voix pour exprimer leur indignation par rapport à ce qui s’est passé à l’île de la Réunion. Je suis de ceux qui pensent, pour un malheur il faut positiver. Ce qui s’est passé est une très belle opportunité pour nous comoriens d’inviter les  pays de la zone pour réfléchir,  s’ils le souhaitent,  des termes d’une nouvelle organisation qui reposerait davantage sur le respect mutuel.

Et puis il y a lieu de se pencher  sur le problème crucial de la libre circulation à la fois des biens et des personnes.

Par ce que nous avons du mal à concevoir que cette organisation régionale réfléchit tout simplement  sur l’économie et oublie ce qui est essentiel, à savoir la culture. Et lorsqu’on parle de culture, il faut qu’on parle aussi des hommes et de leur libre circulation.

Comment pouvons-nous aujourd’hui concevoir que la Commission de l’Océan Indien assure la liberté de circulation d’une partie de ses membres et que d’autre sont soumis à des conditions draconiennes. Il faut savoir aussi qu’il ya des peuples et que chaque peuple a sa dignité. Nous ne pouvons pas privilégier certains aspects et oublier cela. C’est une très bonne opportunité pour nous de fléchir de ce qu’est notre communauté indianocéanique. Certains sous-estiment cette réalité. Je suis de ceux qui pensent que c’est une réalité, étant moi moi-même d’origine comorienne né à Madagascar, grandi aux Comores et évoluant à la Réunion, et impliqué dans tout ce qui se passe ici dans mon pays les Comores. Je pense que je peux être, comme tant d’autres, l’expression de ce que peut être une vraie communauté de l’Océan indien. C’est notre communauté, c’es notre espace, c’est à nous d’être les vrais acteurs».

 

Propos recueillis par Kamardine Soulé