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3 questions à Fahmi S. Ibrahim président du Pec : «Notre parti a une ligne directrice, elle s’en tient»

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1. Le secrétaire général de votre parti vient de démissionner. Il vous reproche de «rester» sous l’ombre de Sambi et se rallie à vote ennemi juré, Mouigni Baraka. C’est un coup?

Certainement. Voir un ami quitter le parti, c’est un coup dur, et retrouver un adversaire. Mais, c’est le propre de la politique. Je ne vais pas commenter sa décision.

Personnellement, je regrette, mais je respecte son choix. Je pense qu’il faut apprendre à respecter la décision de la majorité. Le parti a sa ligne directrice, nous avons décidé de soutenir la position de Sambi. Maintenant, je reste fidèle à mes principes, fidèle à mes alliances. Nous avons une alliance avec le parti Juwa et Sambi est un homme avec qui j’ai travaillé, à qui je voue un respect profond et que je refuse de trahir.  

  

2. L’ex-secrétaire considère que le Pec, une des plus anciennes formations du paysage politique, ne devait pas s’effacer derrière le Juwa un nouveau venu...

... Je pense qu’il se trompe. Il y a des partis beaucoup plus vieux que le nôtre dans le pays, et puis il ne s’est pas du tout effacé. C’est une alliance. Un parti a pour vocation d’éduquer, et il faut que l’on comprenne que, nous tous, nous ne pouvons pas être présidents et que s’éclipser en faveur de celui qui est le mieux placé, notamment Sambi, n’est pas disparaitre.

Au contraire, cela devrait montrer l’exemple que dans le paysage politique, on peut se regrouper par affinité. Je pense que c’est une bonne leçon d’humilité que nous devrions donner à la jeunesse comorienne afin qu’elle comprenne qu’on doit d’abord rompre avec les prétentions démesurées. Je suis prêt à m’éclipser en faveur de Sambi puisqu’il a plus de chance dans le contexte actuel.

  

3. Vous vous êtes pris au gouvernement après le report de la séance parlementaire du jeudi dernier. L’absence de la plupart des ministres aux Comores n’est-il pas un motif suffisant de report?

Non, je ne m’en prends pas au gouvernement. Je dénonce plutôt le comportement du président de l’assemblée. Nous avons un paysage constitutionnel qu’il faut respecter. Le pouvoir exécutif est dans son rôle. Et si le pouvoir exécutif demande le report d’une séance de l’assemblée, c’est son droit le plus absolu.

En revanche, si l’exécutif est en droit de demander le report d’une plénière, je n’ai pas compris pourquoi le président de l’assemblée a acquiescé sans broncher. Voir le président de l’assemblée fermer les rideaux de l’assemblée parce qu’il y a quelques ministres qui sont malades, je trouve cela lamentable. Il n’a pas compris le rôle qui est le sien, le rôle d’équilibre dans le fonctionnement des institutions.

Il a commis une faute également grave quand il s’en prend à la licence de Telma parce qu’il semble ignorer l’existence d’une loi de 2014. Il a ainsi porté une atteinte à l’image de l’institution et à la crédibilité de notre pays. Je pense qu’il faut respecter ce qui a été fait. Une procédure d’appel d’offre a été lancée et est arrivée à terme. Il y a une loi de 2014 qui a autorisé le gouvernement à le faire.

Je ne vais pas prendre la défense du gouvernement, mais il a bien fait. Je pense que la concurrence n’est pas mauvaise.

Reste maintenant à rendre Comores Télécom plus compétitif. L’entreprise est passée de mile quatre cent à deux mille quatre cent. Autrement dit mille employés en moins de quatre ans. C’est un acte de gestion qui risque de compromettre l’existence même de Comores Télécom.

Propos recueillis par Nazir Nazi