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3 questions au général Salimou Mohamed Amiri : «Quand tous les indicateurs sont au rouge on se doit de réagir»

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«J’ai toujours été au service de mon pays et j’ai toujours considéré que l’intérêt supérieur de la Nation passe avant mon intérêt personnel. Je pense que les aléas liés à ma modeste personne n’équivalent pas au besoin urgent et impérieux de redressement national».

 

1. Vous êtes cité comme candidat probable à la présidentielle de 2016. Selon certaines informations, vos négociations avec Mzé Soulé Elbak et Mohamed Abdoulwab pour constituer un attelage solide auraient échoué. Avez qui comptez-vous composer pour affronter une échéance aussi décisive?

Il est vrai qu’avec Mohamed Abdouloihabi, Mzé Abdou Soulé Elbak, Hassani Hamadi et d’autres, nous avons lancé une alliance qui s’est fixée comme objectif de produire la meilleure équipe possible et mobiliser l’adhésion des Comoriens pour assurer une victoire en 2016.

Au sein de cette alliance, se trouvent les candidats à tous les niveaux (gouvernorat et l’Union) et nos équipes ont travaillé d’arrache-pied pour la mise en place d’un programme de développement commun. Un projet de société à partir duquel nous devrons discuter et trouver les moyens de désigner la meilleure équipe pour les postes de président de l’Union, des vice-présidents et des gouverneurs.

Par rapport à l’échec des négociations que vous venez d’évoquer, à moins d’avoir des informations dont je ne dispose pas, je dirais plutôt que nous avions des divergences au niveau des critères à adopter et de la procédure à suivre pour désigner ces candidats dans la plus grande transparence. Finalement, Mohamed Abdouloihabi a préféré quitter l’alliance, mais les discussions se poursuivent avec les autres.

 

2. Lorsque vous étiez dans l’armée, vous vous méfiez beaucoup des politiques et de la politique. Comment vous est venue l’envie de descendre dans cette arène?

Il est normal pour un militaire qui se respecte, de se méfier de la politique et des politiciens. Je rappelle que la loi portant statut des militaires stipule que le militaire en état de service, peut avoir des opinions, y compris politiques, mais le plus important à savoir, c’est le cadre et le contexte dans lequel ces opinions sont exprimées. Ces opinions doivent être exprimées partout, sauf en public et dans la discrétion et la réserve recommandées à tous les militaires.

Quand j’étais en activité, j’ai choisi de me tenir loin de la politique et des politiciens pour éviter une politisation de l’armée, qui était, hier minimale, ou plutôt velléitaire et qui est devenue aujourd’hui une réalité.

Pourquoi ai-je décidé de me lancer dans la politique dans ce contexte?. Tous les indicateurs sont au rouge et quand on se rend compte que nous avons un pays, aujourd’hui, qui n’a ni eau, ni électricité, ni route, j’ajoute à cela le risque de dislocation, ce serait irresponsable de ma part de rester indifférent face à la paupérisation permanente des Comoriens.

Le pays a besoin de personnes neuves, je crois faire partie de ces personnes puisque je n’ai jamais été en politique.

Pour s’en sortir, le pays a besoin de personnes qui ont le sens du devoir, de responsabilité, du dévouement au service de notre pays, et sur ces points, beaucoup de nos concitoyens m’ont dit que je possède certaines de ces qualités. Depuis mon placement en résidence surveillée en 2010, ils m’ont demandé de me porter candidat aux élections de 2016. Je prends cela comme un appel au devoir et j’ai décidé de répondre à cet appel.

 

3. Certains interprètent votre candidature comme une sorte de revanche contre vos adversaires, tant politiques que militaires...

... Réduire mes ambitions au service de mon pays est quelque chose qui ne peut pas ne pas me révolter puisque c’est considérer que je fais de la politique pour assouvir mes pulsions et mes fantasmes. Je pense que ce n’est pas cela le sens de la politique et de la gouvernance d’un pays.

J’ai toujours été au service de mon pays et j’ai toujours considéré que l’intérêt supérieur de la Nation passe avant mon intérêt personnel. Je pense que les aléas liés à ma modeste personne n’équivalent pas au besoin urgent et impérieux de redressement national. Un besoin qui doit être l’œuvre de tous les Comoriens et Comoriennes et par et pour les Comoriens et Comoriennes.

Si des personnes qui ont enfreint la loi, que ce soit à mon détriment ou au détriment d’autres, il est normal que ces personnes répondent de leurs actes devant la loi, hier, comme aujourd’hui ou demain. Cela est normal dans tout Etat de droit, respectueux de sa population.

Propos recueillis par  Mariata Moussa