3 Questions à Anfani Msoili, point focal national de la Convention-cadre des Nations unies
Le point focal national de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (Ccnucc) s’est prêté aux questions de notre rubrique du même nom. «Je ne trouve pas trop ambitieux la contribution comorienne. Il reflète les avis des Comoriens car il a été validé au niveau insulaire, Mwali, Ngazidja et Ndzuani et dans le cadre d’une validation technique nationale à l’occasion de laquelle tout le monde a donné son avis sur son contenu».
1. Un texte vient d’être négocié à Bonn en Allemagne dans la perspective de la conférence de Paris sur le climat. Quels sont les points-clé de cet accord ?
Il est vrai que les parties se sont réunies à Bonn, du 19 au 23 Octobre, pour la onzième session (Adp2.11), pour se pencher sur les éléments du futur accord et décision qui sera négocié en décembre. C’est à Paris que les gouvernements concluront un nouvel accord sur le changement climatique qui doit mettre toutes les Nations sur la voie d’un avenir durable en empêchant les températures moyennes mondiales d’augmenter de plus de 2 degrés celsius, qui est la ligne de défense mondialement acceptée contre les pires impacts climatiques à venir.
L’Accord de Paris sera établi dans le cadre de la Convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques (Ccnucc), et sera guidé par des principes d’équité et de responsabilité commune mais différenciée, et des capacités respectives, tout en tenant compte des circonstances nationales.
Cette session de Bonn s’est focalisée sur le texte officiel de négociation de Genève de février 2015. Les parties ont convenu de transmettre une version révisée avec un texte de cinquante et une pages accompagné d’un document technique qui sera préparé par le secrétariat pour enlever toutes imperfections. Les points-clés demeurent, l’adaptation, l’atténuation, le renforcements des capacités, le développement et le transfert des technologies, ainsi que les finances climatiques.
2. Les pays en développement sont appelés à faire des efforts pour arriver à l’objectif de 2 degrés. Le problème : l’occident doit mettre la main à la poche pour financer le transfert des technologies vertes vers ces pays. Y a-t-il eu un accord sur ce sujet ?
La session de Bonn était une réunion de consolidation du projet de texte qui sera soumis en négociation à Paris en décembre. Et je vous rassure que les cinq jours de travaux ont été concluants du fait que beaucoup de sujets ont été abordés sans tabou, et le financement est primordial, sachant les défis que les pays en développement doivent relever pour atteindre l’objectif fixé de 1.5.
3. Certains jugent trop ambitieux les objectifs de la contribution des Comores, comme celui de la réduction des émissions du gaz à effet de serre (Ges). Etes-vous de cet avis?
Trop ambitieux, je ne trouve pas. Ce document est une contribution volontaire des Comores. Il reflète les avis des Comoriens car il a été validé dans un premier temps au niveau insulaire, Mwali, Ngazidja et Ndzuani, puis une validation technique nationale, où tous les Comoriens se sont prononcés sur son contenu. Il est appelé à évoluer avec le temps, on pourrait toujours corriger et revoir à la baisse le niveau d’ambition si cela est nécessaire.
Propos recueillis par Nazir Nazi