Imprimer

Tourqui Salim à propos de la crise de la Fifa : “Il faut rendre à César ce qui appartient à César”

Le .

Joomla
Joomla

Wordpress
Wordpress

alwatwan actu image

 

C’est grâce à Joseph Blatter que le football comorien est là où il est aujourd’hui. Les Comores sont un petit pays alors qu’il nous a honorés en nous rendant visite et nous a efficacement soutenus. Pour les prochaines élections de la Fifa, je vais soutenir Jérôme Champagne, qui a le soutien de Blatter”. Sur le plan intérieur, le patron du football comorien misera beaucoup sur la campagne de la lutte contre la corruption “ce phénomène qui existe, malheureusement, dans notre football et notre institution”. Dans un tout autre domaine, la formation sera sa priorité des priorités pour les quatre prochaines années.

 

Al-watwan : Vous êtes réélu dimanche dernier à la tête de la Fédération de football des Comores. Quels sont les principaux objectifs de votre troisième mandat?

Tourqui Salim : Je dois pérenniser le dynamisme créé par le peuple comorien au tour des Coelacanthes. Je pense que notre football se portera mieux encore si l’équipe nationale est en forme. Nous devons passer par l’équipe nationale, la structurer et l’accompagner comme il faut, afin d’espérer des sponsors, des partenaires et plus d’attention de la part de l’autorité publique.

Dans mon nouveau mandat, je miserai beaucoup sur la campagne de la lutte contre la corruption. Ce phénomène existe, malheureusement, dans notre football et souille notre institution. Dans un tout autre domaine, la formation sera ma priorité pour ces quatre prochaines années.

 

Al-watwan : Les Comores manquent cruellement d’infrastructures avec un total des deux stades internationaux. Croyez-vous pouvoir en construire d’autres avant la fin de votre mandat?

T.S : On ne peut pas parler de deux puisque le troisième est en chantier. N’oubliez pas que le stade de Fomboni bénéficie d’un réaménagement financé entièrement par le projet Goal de la Fifa. Nous avons programmé de disposer de deux stades d’ici la fin du mandat actuel. Un, au centre de Ngazidja et un deuxième dans les régions de Domoni ou Sima à Ndzuani. Nous pensons qu’avec ces installations, nous pouvons demander et espérer obtenir l’organisation, au moins, d’une grande compétition continentale de jeunes.

 

Al-watwan : Vous avez soutenu le colonel Youssouf Idjihadi pour intégrer votre comité exécutif. Quel apport attendez-vous de lui?

T. S : Le colonel Youssouf Idjihadi n’est pas nouveau dans ce milieu. J’ai déjà travaillé avec lui lorsque j’étais président de la ligue de Ngazidja. C’est un ancien président de la commission d’appel de Ngazidja. Et puis, c’est un ancien footballeur. Il a joué pendant plusieurs saisons. Il connait les règles du football. J’avais besoin de quelqu’un comme lui. je ne peux, moi seul, gérer efficacement une institution aussi importante et diverses que la fédération de football des Comores. En effet, personnellement je dois m’occuper de la diplomatie de l’institution et de l’équipe nationale. J’aurait beaucoup à gagner en l’ayant comme vice-président de la fédération et responsable du football de Ngazidja.

 

Al-watwan : Depuis 2009, la Ffc forme des entraineurs, féminins et masculins, arbitres, administrateurs des clubs, commissaires des matchs. Pourquoi pas une formation pour les journalistes?

T.S : J’ai dit tout haut que la formation est une priorité. Je dois mettre tout le monde au même diapason. Le football deviendra de plus en plus intéressant et populaire s’il est bien couvert et médiatisé. Pour cette raison, nous avons programmé en 2016 une série de formations dont celle à l’intention des journalistes. Nous l’organiserons sur place pour permettre à un grand nombre de chroniqueurs sportifs d’y participer. La date pour la formation des journalistes nous sera communiquée par la Fifa dans les prochains mois, ainsi que pour celle des autres acteurs nationaux du football.

 

Al-watwan : En fin novembre, la Fifa a programmé un calendrier pour des matchs amicaux. Avez-vous déjà coché une date? Si oui, contre quelle équipe?

T. S : On doit absolument disputer un match amical, au moins, avant mars 2016. Notre équipe est handicapée  par le manque de compétitions en rencontres amicales. Nous devons en organiser au moins une avec la collaboration du gouvernement. Si nous ne les avions pas organisés avant, c’est à cause des moyens. Mais, nous attendons une proposition du staff technique. On ne va pas laisser passer cette occasion surtout à un moment où l’équipe est lancée et est prête à jouer.

 

Al-watwan : Les Comores comptent une demi-douzaine de professionnels qui ne figurent pas sur la liste des Coelacanthes. Pourquoi ces joueurs n’ont jamais porté le maillot national?

T. S : Les Comoriens savent qu’on les contacte régulièrement mais qu’ils hésitent. Dès demain, nous allons reprendre nos conversations avec eux et nous espérons que, cette fois-ci, la raison l’emportera. J’ai demandé de les rencontrer en décembre. Je serai en Europe et je pense les voir en France, entre Paris et Marseille. Ils sont indispensables pour notre sélection. J’en profite pour remercier ceux qui partagent notre projet depuis 2007.

 

Al-watwan : Des joueurs et des responsables du football étrangers ont émis des indications à suivre sur le futur dont des matchs amicaux à “programmer impérativement”. Tiendrez-vous compte de ces constats?

T. S : Bien sûr. L’entraineur du Ghana, Avram Grant, a dit beaucoup de bien de notre équipe. Le jouer André Ayew a averti qu’il “faut être compétitif pour espérer aller plus loin”. Ils ne sont pas les seuls à nous aider sur ce plan. D’autres grands responsables du football mondial l’ont fait. Certains nous ont écrit parmi lesquels Jérôme Champagne, de la Fifa qui a parlé du manque d’expérience de l’équipe des Comores.

Mais ils doivent aussi comprendre que, contre le Ghana, nous n’avons pas pu aligner des éléments importants tels que Mohamed Youssouf et Ben El Fardou. Nous avons pris acte de leurs proposions et donnerons la chance à notre jeune staff de travailler. En effet, le staff d’Amiredine Abdou est jeune mais est à la hauteur de la tâche. 

 

Al-watwan : A propos justement de la Fifa. Où en sont vos relations après tout ce qui se passe concernant Jospeh Blatter, Michel Platini, ect.? 

T. S : Je persiste et signe : c’est grâce à Joseph Blatter que le football comorien est là où il est aujourd’hui. C’est le cas pour de nombreux autres pays du continent. Il faut rendre à César ce qui appartient à César. Les Comores sont un petit pays alors qu’il nous a honorés en nous rendant visite. Je vais soutenir Jérôme Champagne, qui a le soutien de Blatter, pour les élections de la Fifa du 26 février 2016. Champagne nous a beaucoup soutenus lors de notre candidature pour affilier à la Fifa. Il a été le premier responsable de la Fifa à nous rendre visite en 2006 pour la mise en place de notre statut, un an après avoir affilié à la Fifa.

 

Propos recueillis par Elie Djouma

 

-------------------------------------------------------------------------------------------------------

 

Fédération de football des Comores : Tourqui Salim III

 

C’est par acclamation que l’actuel président de la Fédération de football des Comores, Tourqui Salim a été reconduit à son poste. Après deux mandats dirigés avec succès, les délégués des clubs de première et deuxième division l’ont réélu à la tête de la plus haute instance du sport-roi comorien. Tourqui Salim aura, donc pour quatre ans encore, le destin du football entre ses mains.

“Je remercie tous ceux qui ont placé leur confiance sur moi. Mais je voudrais leur rappeler que c’était la meilleure décision à prendre”, avait-il lancé dimanche à la salle de conférence de l(hôtel Retaj à Moroni après sa réélection. Ensemble, a-t-il poursuit, “nous devons accomplir notre mission. Celle de rehausser plus encore le niveau du football comorien et de développer le football féminin. Nous devons combattre contre la corruption dans ce milieu qui doit être sain et servir de modèle”. 

Tourqui Salim a été voté par acclamation pendant que les autres membres de son comité exécuté sont passés par les urnes pour se confirmer. La Ffc sera dirigée par presque la même équipe qui l’a patronnée ces quatre dernières années. A l’exception de Youssouf Ali Djaé, ex vice-président (de Ngazidja) et Abdou Moegne, membre du comité exécutif, la “fédé” sera conduite par les mêmes personnes. “Je savais que j’allais perdre le vote contre le colonel Youssouf Idjihadi. Mais je ne regrette rien. Je sais que j’ai posé mes empreintes dans le football comorien étant l’un des premiers à proposer faire venir les joueurs expatriés à l’équipe nationale”, a dédramatisé le magistrat.

Pour le colonel et chef d’Etat Major, Youssouf Idjihadi, le football comorien mérite une grande attention. “Nous devons désormais évaluer les opportunités et les menaces de cette activité. Nous allons faire d’elle un secteur de développement si on arrive à combattre la corruption et les magouilles des arbitres”, a lâché le colonel. Tourqui Salim et son équipe se disent prêts à aller de l’avant avec le concours du peuple comorien, les communes et les dirigeants des clubs.  

Elie Djouma