Imprimer

Front démocratique : «Le prochain tour de la présidence de l’Union revient à l’île de Mayotte»

Le .

Joomla
Joomla

Wordpress
Wordpress

conference_presse_Fd

POLITIQUE. Selon Youssouf Moussa, président du Conseil politique national du Front démocratique, l’exercice de la présidence tournante par un ressortissant de l’île de Mayotte dès 2016 représente un «enjeu majeur pour l’intégrité territoriale et l’unité nationale». «Il y va de la crédibilité de l’Etat comorien quant à sa revendication devant les instances internationales sur la réintégration de Mayotte dans l’ensemble politique comorien», dit-il.


De passage à Moroni, le président du Conseil politique national du Front démocratique (Fd), Youssouf Moussa, s’est dit surpris de constater qu’à Ngazidja, des candidats se positionnent déjà pour la présidentielle de 2016 alors que le tour devrait revenir constitutionnellement à Mayotte. Son étonnement est d’autant plus grand qu’il n’y a eu, selon lui, aucun débat sur la question, «comme si c’était normal».

Youssouf Moussa distingue deux principales tendances : «Il y a ceux qui considèrent que l’occupation actuelle de Mayotte par la France ne permet pas encore d’envisager qu’un ressortissant de cette île exerce la présidence tournante et en tirent la conclusion selon laquelle il revient à l’île de Ngazidja d’exercer à nouveau. L’autre tendance est celle de ceux qui considèrent encore que, malgré l’occupation coloniale, le droit de l’île de Maore d’exercer la présidence tournante doit être effectif dès aujourd’hui», lit-on dans sa déclaration préliminaire. Il estime que «le principal obstacle vient de l’absence d’une volonté politique affirmée de la part des autorités comoriennes pour relever le défi».

Et Moustoifa Said Cheikh, leader du Fd et conseiller politique du chef de l’Etat, de poursuivre : «C’est, en effet, la volonté politique qui fixe les règles du jeu. Il faut que la présidence tournante revienne à Mayotte, une manière de montrer à la France que nous n’acceptons pas l’occupation illégale de l’île comorienne de Mayotte par la France».

Pour Youssouf Moussa, si la population de Mayotte a voté massivement pour la départementalisation de l’île, cela ne veut pas dire, pour autant, qu’elle adhère à la culture française ni aux institutions françaises, «mais la situation qui était à Mayotte à l’époque faisait en sorte qu’on ne pouvait pas faire autrement. Les Maorais ont voté parce qu’ils ne voyaient pas d’autres perspectives. Le gouvernement comorien ne fait rien qui laisse voir que Mayotte est une île parmi les îles comoriennes. Ils ont juste saisi une opportunité, mais cela ne montre pas qu’ils oublient ce qui les lie aux autres îles sœurs».

Aux yeux du président du Conseil politique national du Fd, l’exercice de la présidence tournante par un ressortissant de l’île de Maore dès 2016 représente un «enjeu majeur pour l’intégrité territoriale et l’unité nationale». «Il y va de la crédibilité de l’Etat comorien quant à sa revendication devant les instances internationales sur la réintégration de Mayotte dans l’ensemble politique comorien», dit-il.

Il regrette enfin que depuis plus de deux décennies, aucun ressortissant de l’île n’ait été invité à assumer des responsabilités gouvernementales au sein de l’Etat comorien.

Abouhariat Said Abdallah