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Femmes : Le parcours de la femme comorienne durant les 40 ans d’indépendance en question

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Droits des femmes

EMANCIPATION DE LA FEMME. L’assistance, qui a été composée en majorité d’hommes, a même évoqué certaines figures féminines qui n’ont pas été citées faute de temps, estimant que «ces femmes sont fondatrices de la cité» et méritent d’être connues.

Annoncée la semaine dernière dans ces colonnes, la conférence de l’Association des femmes comoriennes de la presse (Afcp) a eu lieu comme prévu, jeudi 14 mai au foyer Casm de Moroni, sous le thème : «40 ans d’indépendance pour les Comores, 40 ans d’indépendance pour la femme comorienne». Il s’agissait pour les femmes de la presse de poser un regard rétrospectif sur le parcours de la femme comorienne pendant les 40 ans de l’indépendance du pays. «Si la femme comorienne fut longtemps confinée, au mieux, aux tâches ménagères, sans plus, avec le seul droit d’approuver les décisions de l’homme, il en va tout autrement aujourd’hui et ce, dès le début de ces quarante dernières années», a déclaré la présidente de l’Afcp, Saminya Bounou, dans son mot de bienvenue à l’assistance.

L’exposé de Dr Ouledi Ahmed a tracé clairement ce parcours, diapos à l’appui, montrant que la Comorienne a toujours été active avant même l’indépendance du pays. Elles sont présentes même dans les légendes, dans les mouvements pro et anti nationalistes, dans le développement, etc. Elles ont été chefs comme Djumbe Halima I et Djumbe Fatima, Zaina Mdere et Zaina Meresse, Fatima Mkiriwa djoumoi et activistes et militantes comme les femmes de l’Asec, celles qui ont pris part à la grève de 1968, celles qui ont fondé des structures comme Maounates, celles qui ont intégré la révolution soilihiste, etc.

L’assistance, qui a été composée en majorité d’hommes, a même évoqué certaines figures féminines qui n’ont pas été citées faute de temps, estimant que «ces femmes sont fondatrices de la cité» et méritent d’être connues. «C’est par le passé qu’on construit le présent», a rappelé le Dr Ouledi Ahmed soulignant l’impérieuse nécessité de faire recenser ces femmes. L’exposé de Dr Ouledi a rappelé aussi les grands moments où la Comorienne a été plus visible.

Quant à l’exposé de Mme Sitti Said Hassan, elle s’est focalisée sur l’aspect institutionnel en relevant les dispositions prises depuis 1995 pour faire avancer le combat de la femme conformément aux recommandations de la Déclaration de Beijing. «Le réveil a été tardif aux Comores en matière de prise des dispositions en faveur de l’intégration de la femme dans les sphères de prise de décisions», a souligné Mme Sitti Said Hassan dans son exposé. Et d’ajouter que «c’est par là que les autres pays nous ont dépassés». Elle a rappelé qu’un projet de loi a été initié par des parlementaires de la précédente législature pour faire bouger la situation en proposant un quota de 30 % aux femmes aux postes électifs et nominatifs. Une proposition qui, rappelons-le, a été saluée par les femmes qui œuvrent pour l’améliorer et le faire adopter par le présent parlement.

L’avocat Moudjahid a fait l’historique de la défense des droits de la femme à travers les textes. Du Minhadj en passant par les conventions (Cedaw, Charte africaine des droits de l’Homme, Code de la famille…). L’avocat, qui est apparemment acquis pour les droits de la femme, a souligné certaines contradictions entre les textes, les engagements pris par le pays devant les Nations et certaines pratiques notamment repiquées sur le Minhadj. «Le débat, il faut le dire, a été bien riche car, l’on a bien vu se dégager différents courants et opinions sur les droits de la femme».