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Journée mondiale des musées : Le Cndrs célèbre Damir Ben Ali, Un monument de la culture comorienne

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HOMMAGE. Damir Ben Ali ne boude pas le plaisir de se voir aussi adulé de son vivant. «J’aurai souhaité que Salim Hatubou, qui nous a quittés dernièrement, puisse continuer à écrire, à enseigner, à animer, mais on a été obligé de rendre hommage à ce personnage après son décès. Moi, j’ai la chance d’être là lorsque mes collègues me rendent hommage, j’en suis très heureux et fier», dit-il.


Dans le cadre de la célébration de la Journée mondiale des musées, le Centre national de documentation et de recherche scientifique (Cndrs) a rendu hommage à l’anthropologue comorien Damir Ben Ali. Une journée entière a été consacrée à ses travaux et à son inestimable contribution dans la connaissance du patrimoine des Comores. De même, le public a eu droit à une exposition photographique sur le parcours scientifique du premier président de l’Université des Comores (Udc), de 1968 à 2015, et à un stand de présentation de toutes ses publications. On a ainsi vu dans un de ces clichés les plus marquants l’instituteur devant une classe de Cours moyen 1ère année (Cm 1) en 1968.

Fondateur du Cndrs en 1979, il s’est battu pour que les autorités politiques de l’époque approuvent le projet. Son objectif était de doter les Comores d’un environnement et d’un cadre approrié pour la sauvegarde et l’épanouissement de la civilisation comorienne. Du Cndrs à l’Udc, Damir Ben Ali a montré qu’on pouvait partir de presque rien et bâtir de grandes choses. «Grâce en grande partie à lui, le Cndrs abrite aujourd’hui les archives nationales, la bibliothèque nationale, le musée, le laboratoire de recherche et le département de surveillance du Volcan Karthala», fait savoir un visiteur.

En 2003, il a participé à la mise en place de l’Université des Comores. Il lui a ensuite attribuée cette devise : «Wudombowa ndziya kayishashiha, yowushashiha ha hwenda wusoni» (clamer que le chemin est long ne le raccourcit pas, le raccourcir, c’est faire un pas en avant). Parallèment à son travail d’anthropologue, il anime des groupements socio-professionnels et scientifiques, notamment le collège des Sages dont il est le président, et la Société des sciences, des lettres et des arts des Comores (Slac).

Parmi ses publications, il y a «Mbaye Trambwe» paru en 1990, «Anthropologie de la poésie orale des Comores» (2006), «Musique et société aux Comores», «Le massacre des comoriens de Majunga», «L’enfant de Msafumu»,…. Il est aussi l’un des fondateurs de la «Yamcobe», une revue scientifique.

Damir Ben Ali ne boude pas le plaisir de se voir aussi adulé et reconnu de son vivant. «J’aurai souhaité que Salim Hatubou, qui nous a quittés dernièrement, puisse continuer à écrire, à enseigner, à animer, mais on a été obligé de rendre hommage à ce personnage après son décès. Moi, j’ai la chance d’être là lorsque mes collègues me rendent hommage, j’en suis très heureux et fier», a-t-il dit.

Quand on l’interroge sur les moments les plus importants qui ont marqué sa vie, il répond : «C’est lorsque j’ai vu le Cndrs fonctionner dans des bâtiments neufs avec des équipements modernes. Le deuxième grand moment, c’est lorsque j’ai vu que l’Université est sur les rails, fonctionne et continue sa voie». Et de poursuivre : «Je suis content, car nombreux sont ceux qui sont prêts aujourd’hui à prendre la relève. A mes débuts, presque personne ne s’intéressait à la culture, sa description ou sa présentation. Il y avait peu de soutenances des mémoires. Alors que maintenant, on reconnait ceux qui travaillent, on les encourage et on est fier de ce qu’ils font et c’est à la fois encourageant et intéressant».

Selon Moussa Said, enseignant-chercheur à l’Udc, c’est le début de toute une série d’activités prévues pour honorer «fundi Damir» et qui s’achèvera par la publication d’un numéro spécial de Yamcobe. «Damir, c’est le pionner de la recherche aux Comores. C’est dans la logique des choses de rendre à César ce qui appartient à César et à Dieu ce qui appartient à Dieu», dit-il.

Abouhariat Said Abdallah