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Portrait: Itnah Chamsidine, élève et réparatrice de pneus

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Ithna_Chamsidine_reparatrice de_pneus

Ce n’est pas pour gagner de l’argent qu’elle a appris le métier de réparateur de pneus, mais juste pour le plaisir. Il faut dire que Itnah Chamsidine a de qui tenir ; elle est la fille de Chaouchi.


Tel père, telle fille. Itnah Chamsidine, âgée de seulement vingt ans, marche déjà sur les traces de son père, Chamsidine Abdou, bien connu sous le surnom de Chaouchi, qui dispose d’une unité de réparation de pneus à Chezani, au sud de Moroni. Native de Fomboni (Mwali), cette élève de terminale A4 au Groupe scolaire Brain Trust (Gsbt), dit avoir appris le métier à force d’avoir vu son géniteur à l’œuvre. Benjamine de la famille, elle arrive à alterner entre l’école et sa passion. «Je travaille quand je ne vais pas à l’école», nous dit-elle, le sourire aux lèvres. Et d’ajouter qu’elle répare tout type de pneu : camion, voiture, moto, bicyclette,... «J’ai appris ce métier en voyant mon père et d’autres employés le faire ; personne ne m’a montré quoi que ce soit», jure-t-elle.

Selon elle, déjà en bas âge, elle imitait son père. «Au début, il n’était pas d’accord ; il s’y est fermement opposé, parce qu’il pensait que j’allais abandonner l’école. Il m’arrêtait tout le temps, et je me cachais pour le faire. Finalement, grâce à Dieu, j’ai vite appris ; il me laisse actuellement travailler, tout en veillant sur ma scolarité», raconte-t-elle.

A en croire Itnah, ce n’est pas pour gagner de l’argent qu’elle a appris le métier, mais juste pour le plaisir. «D’ailleurs, je n’ai jamais touché aucun rond des recettes», nous dit-elle. Il situe l’origine de son engouement pour les pneus : «Quand j’étais petite, je voyais que mon père souffrait, il travaillait dur pour subvenir aux besoins de la famille. J’ai eu envie depuis d’aider mon père».

En plein entretien, nous l’avons vu sauter par-dessus une fenêtre pour rejoindre de l’autre côté un client. Itnah Chamsidine se dit fière de ce qu’elle fait. Elle permet notamment à son père de mieux subvenir aux besoins de la famille. «Certains essaient de me dissuader tandis que d’autres m’encouragent plutôt. Je suis convaincue que la femme n’est pas confinée aux travaux ménagers.

Comme l’homme, elle doit tout faire pour son gagne-pain. On nous apprend en philosophie que Dieu a dit à l’homme qu’il gagnerait son pain à la sueur de son front. Un jour, j’aimerai bien intégrer l’armée et suivre une formation de pilote de chasse», dit-elle. Ce métier de réparatrice de pneus lui a, en tout cas, permis d’étoffer son carnet d’adresses. Et c’est l’une de ses fiertés.

Nassila Ben Ali