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Début de ramadan difficile à Ndzuani

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SOCIAL. Mercredi, assez nombreux ont été les fonctionnaires qui s’étaient rendus à la banque postale et retrié leurs tickets d’appel au guichet, se disant qu’à une journée du mois sacré, la  paie devait forcément tomber. Ils ont été tout simplement déçus.

Le ramadan a débuté dans l’atonie à Ndzuani : l’effervescence habituelle des gens qui négocient des achats dans les marchés et chez les vendeurs ambulants n’y est pas cette fois. Jeudi matin, premier jour du mois de jeûne, c’est une ville de Mutsamudu certes embouteillée comme d’ordinaire, mais toutefois peu animée, qui s’offrait en spectacle. Et la lassitude est visiblement générale au point que la mairie de Mutsamudu ne s’est même pas empressée de mettre en application sa décision, annoncée la veille, de restreindre la circulation des taxis-brousse à l’intérieur de la ville.

Il faut chercher les raisons de cette morosité inhabituelle en ce début de mois sacré, dans la crise financière qui accable en ce moment une grande partie de la population de l’île, due en partie au non-paiement des agents de l’Etat. Beaucoup de gens, fonctionnaires ou pas, ne peuvent donc se retenir de bougonner. «Jamais vu un gouvernement pareil ! Ne pas payer les gens à temps, soit, on en est habitués ! Mais ne pas payer à l’occasion du ramadan, ça je crois que c’est une première !», s’indigne cette femme au foyer, venue malgré tout faire ses emplettes  au marché de Dodin à Mutsamudu.

«Et comme si tout cela ne suffisait pas, les communications sont de nouveaux sabotées, et je ne peux même pas retirer mes propres épargnes à la poste !», s’emporte de son côté Aboubacar Youssouf, commerçant du centre-ville. Les appels téléphoniques et la connexion à internet ont été en effet très perturbés dans l’île depuis mercredi.     

Au marché, comme dans pareil moment, les prix sont subitement revus à la hausse. Sinon ce sont les tas de bananes, maniocs ou autres pommes de terre qui ont été amenuisés, pour le même prix. Sauf pour la sauge importée de Madagascar et de Tanzanie, vendue à 750 francs le kilogramme.

Et pourtant au début de la semaine dernière, l’exécutif  de l’île, les maires et les forces de l’ordre ont convenu ensemble au cours d’une réunion  de la nécessité de «faire respecter les prix, d’imposer un habillement décent et d’interdire la musique bruyante à l’occasion du mois sacré».

Et le maire de Mutsamudu, Amirdine Mohamed, avait même assuré que «cette fois l’on ne se contentera plus de communiquer des mesures à la radio mais nous serons sur le terrain pour suivre de près leur application». Cela peut sans doute toujours attendre, toutefois l’arrivée au port jeudi matin d’une importante cargaison de bananes et de sauges blancs en provenance de Mwali pourrait améliorer l’offre dans les moments à venir.

SM