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Fatuma Elyas : «On ne fait pas de la couture par ce qu’on a échoué les études »

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COUTURE. Pour l’artiste, le marché évolue bien malgré qu’elle ait des problèmes à répondre à tous  les besoins à cause de la main d’œuvre, d’où l’idée de la mise en place de l’unité de formation. 

 

Du nom de son enseigne Harmony Tropic, Mohamed  Elyas Fatuma a repris son unité de confection d’habits en 2011 à Moroni après l’avoir fermée de 2003 à 2011 pour s’installer à Mayotte. «C’est un domaine que je connais et cela ne m’a pas gênée de reprendre l’activité, par contre j’essaie de donner une suite logique à ça», dit-elle montrant du doigt les tissus et habits étalé ça et là dans son atelier.

«Ma suite logique d’Harmony Tropic, outre la création des modèles, est la mise en avant de la mode africaine avec tous ses aspects, car je choisis les marques nobles du tissu africain. Par contre le marché local n’est pas un marché averti. Ici Djawa c’est Djawa et ça me pose réellement un problème, mais je mise sur l’avenir», déclare Madame Fatuma.

Pour la couturière, elle aime l’élégance africaine et si elle a relancé cette activité, c’est pour habiller le jeune homme et la jeune femme comoriens au modèle africain. «Il ya une certaine élégance, une certaine grâce de la femme africaine. Le modèle africain montre les rondeurs de la femme et on les met en valeur», souligne-t-elle. Elle démontre également qu‘un des aspects du problème du marché local c’est par rapport à la qualité de la matière première. Mais elle dit être confiante qu’il y aura des avancées car les gens découvrent de plus en plus et il y en a qui se démarquent du tissu commun et demandent la qualité.

Et d’ajouter qu’elle se donne la mission d’enseigner aux gens la qualité de la matière première. «Il y a une grande émergence du style africain et j’essaie de répondre à ce besoin, ce qui est plus ravissant, ce sont les jeunes filles qui voient cette mode africaine sur les pages Facebook et qui essaient de l’avoir et j’essaie de répondre, d’ailleurs aux étudiantes je confectionne leurs habits à moins de 50% du tarif habituel», confie-elle.

Autre aspect, outre la mode africaine, Harmony Tropic envisage ouvrir en septembre prochain une unité de formation pratique à la création textile, couture, broderie et loisir créatif. «Il faut qu’il y ait des jeunes qui puissent en faire carrière de la couture, avant ou après le bac», espère Madame Fatuma.

«De par mes origines, j’ai une prédisposition du tissu africain, mais cela n’exclut pas que je travaille les tissus traditionnels locaux, je les transforme à ma manière», souligne-t-elle ajoutant que «j’ai une petite clientèle qui apprécie qu’elle puisse aller en conférence et porter sa robe en Subayiya et ne pas être ridicule. Je fais sortir la forme de la femme comorienne sans aller vers l’indécence, sans choquer ni toucher la pudeur».

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Pour l’artiste, le marché évolue bien malgré qu’elle ait des problèmes à répondre à tous  les besoins à cause de la main d’œuvre, d’où l’idée de la mise en place de l’unité de formation. Autre problème qu’elle mentionne, celui de l’électricité qui fait qu’elle ne prend pas beaucoup de commandes afin de pouvoir, à la fois, satisfaire ses clients et aussi confectionner les habits pour ses magasins, dont un à l’aéroport international, en plus des commandes de ses clients à Mayotte.

«In side, je me sens épanouie, confie l’artiste, malgré les problèmes que je connais dans mon atelier, notamment au niveau des matières premières, les bonnes fournitures en couture  qu’il faut toujours aller chercher ailleurs, je n’exclus pas le développement de mon atelier dans le futur. J’en fais des bijoux comme je veux et, regarder une femme que j’ai habillée est ma plus grande satisfaction».

Si elle a un message à passer, c’est de dire aux jeunes «qu’on ne fait pas la couture par ce qu’on a échoué les études. On fait la couture par ce qu’on l’a apprise, par ce qu’on peut faire ce métier et on peut gagner beaucoup d’argent. On gagne beaucoup d’argent dans la couture», insiste-t-elle.

Abouhariat Said Abdallah