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Transactions commerciales : La Société Abou contre la banque postale (Snpsf)

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JUSTICE. L’histoire est donc celle de ce jeune commerçant qui, en janvier 2014, a été «sollicité» par la Snpsf pour effectuer une transaction financière entre celle-ci et une banque de Hong-Kong,   la HBZ Finance Limited.

 

L’avocat Abdallah Mchindra a convoqué la presse de l’île de Ndzuani, le samedi 15 août, pour leur livrer sa version de l’affaire qui oppose en ce moment Ahmed Abou Houmadi, un jeune entrepreneur et exportateur de girofle  anjouanais, contre la Société nationale des postes et services financiers (Snpsf). Une histoire de transaction financière ratée ; un échec dont Ahmed Abou  et son avocat font endosser l’entière responsabilité à la banque postale comorienne.

Mais comme  l’affaire est actuellement aux mains des juges, l’avocat a d’emblée tenu à expliquer son choix de parler aux journalistes. «Nous croyons en notre justice, mais ce qui se passe là-bas n’est pas suffisamment connu des citoyens. Et c’est le genre d’histoire qui ne doit pas rester inconnue du public», a-t-il soutenu.

L’histoire est donc celle de ce jeune commerçant qui, en janvier 2014, a été «sollicité» par la Snpsf pour effectuer une transaction financière entre celle-ci et une banque de Hong-Kong,   la HBZ Finance Limited. «La Snpsf prétendait être une banque comme les autres et qui, de surcroît, s’est engagée à accompagner la société de travail  Abou dans toutes ses transactions financières par le biais de la Lettre de Crédit», insiste l’avocat. 116 mille dollars américains,  l’équivalent de 53 millions de francs comoriens, étaient alors en jeu.

Cet argent provenait d’un acheteur de girofle, une société étrangère du nom de  M/s Global International. Mais ces fonds ne seront jamais reçus par Abou. Selon ce dernier, la faute incombe entièrement à la Snpsf. Et son avocat, maître Mchindra, avance toute une série de raisons de croire que la banque postale comorienne a fait preuve d’«ignorance» mais aussi d’«arrogance» dans ce dossier.

«Cette affaire  a mis à nu les défaillances de notre  Banque nationale. Cette grande institution financière du pays s’est engagée à garantir le financement de la société de travail Abou par l’intermédiaire de ses clients étrangers dans la procédure internationalement connue de la Lettre de Crédit. Mais malgré sa validation de la transaction depuis janvier 2014, la Snpsf n’a pas su honorer ses engagements», estime l’avocat. Mais le plus regrettable selon lui c’est de voir que «tous les courriers de relance de la société Abou, dont celles demandant  le transfert de la Lettre de Crédit à une autre banque, seraient restés sans réponse de la part de la Snpsf». 

C’est l’«arrogance» dont parle l’avocat, qui se serait aussi illustré par le fait que «la Snpsf n’a jamais donné suite à nos différentes demandes de rendez-vous et avec les décideurs, afin qu’elle puisse nous élucider les vraies raisons de son refus de valider la Lettre de Crédit, alors que celle-ci, comme nous venons de l’évoquer, a un caractère obligatoire et irrévocable».

Cette affaire est en voie de délibéré au tribunal commercial du palais de justice de Mutsamudu, et son verdict pourrait tomber début septembre prochain. Si elle était déclarée fautive, la Snpsf pourrait être sommée de payer à la société Abou plusieurs dizaines de millions de francs de dédommagement et intérêts, en plus des 53 millions due à la transaction avortée, et à cause de laquelle deux conteneurs de girofle du jeune commerçant n’ont pas pu être livrés à leur demandeur.  Et au cas où toutes les voies de recours seraient épuisés sans gain de cause au niveau national,  Mchindra et son client disent ne pas exclure «une éventuelle  saisine internationale».

SM