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Un nouveau directeur à El-Maarouf : “La tâche n’est pas aisée mais pas impossible”

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Le Centre hospitalier national El-Maarouf a, enfin, un directeur général. Il s’agit de Zain-el Abidine Abdallah, nommé à ce poste le vendredi 27 novembre dernier sur une liste de dix candidats. Le nouvel homme fort de l’hôpital de référence se dit «conscient» de la tâche qui l’attend. D’autant plus qu’il n’y va « pas pour faire carrière ou gérer le quotidien mais pour laisser une trace, innover et apporter mon expérience”.

L’intéressé déclare se rendre à El-Maarouf muni de son « regard extérieur et d’un nouvel état d’esprit ». Pour lui, bien qu’ayant un plan sur le long terme, ce sont les besoins immédiats qui comptent le plus. Le nouveau directeur veut d’abord s’imprégner et s’approprier des textes réglementaires et statutaires qui régissent le Chn, “voir tous les organes de l’hôpital et fixer des priorités dictées par la situation” qui y prévaut à l’hôpital.

Zain-el Abidine Abdallah affirme que son crédo est la concertation “mais je saurai être ferme quand il le faudra,” prévient-il. Ce dernier veut, entre autres, lutter contre l’”anarchie financière” qui règne au Chn : “l’hôpital n’est pas une banque. Ce n’est pas normal qu’il y ait des gens qui y empruntent de l’argent. Il doit y avoir une bonne traçabilité des dépenses”. S’il se dit conscient de la difficulté du travail, Zain-el Abidina Abdallah est convaincu que si on “s’inculque le principe d’obligation de résultat et de redevabilité non pas envers la personne qui nous a nommé mais des patients alors ça sera possible”. *

En gros, Zain-el Abidine Abdallah résume sa gestion en ces termes “respect des textes, gestion transparente, hygiène, communication et concertation, sens des responsabilités et le sentiment d’être redevable aux Comoriens”. Marié et père de cinq enfants, Zain-el Abidine Abdallah est originaire de Mitsamihuli à Ngazidja. Bachelier en 1983, il part cette année là pour l’Ecole nationale d’administration d’Abidjan en Côte-d’Ivoire.

A son retour au pays en 1988, il intègre en tant que gestionnaire adjoint, l’Ecole nationale de santé où il y restera deux ans avant de rejoindre en 1990 suite à un concours, le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud). Il y occupera le poste d’assistant administratif et financier du programme des volontaires des Nations Unies. Chemin faisant, le nouveau directeur d’El-maarouf passera de ce poste à celui d’assistant financier dans la même institution.

En août 1996, dans le cadre de la réorganisation du bureau du Fnuap qui n’avait à l’époque que deux personnes, Zain-el Abidina Abdallah sera retenu pour le poste d’associer à l’administration et aux finances. Durant cette époque, il effectue des formations et des missions d’appui dans les bureaux Unfpa à Madagascar, en Guinée équatoriale et au Burundi.

L’intéressé y restera à l’Unfpa jusqu’en décembre 2013, époque où il a choisi d’entamer un processus de séparation à l’amiable avec son employeur alors que son contrat court jusqu’en 2024. Cette décision est motivée par son envie de se présenter aux élections municipales dans la commune de Mitsamihuli ya Mbwani. Sa liste obtiendra trois sièges et finira troisième en terme de voix.

Aujourd’hui Zain-el Abidine Abdallah a créé une société dans le transport terrestre et l’hébergement.

 

Abdallah Mzembaba

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Les cinq mois d’état végétatif du Chn El-maarouf

 

Tout est parti un jour de juin de cette année. Le 4 juin dernier exactement, les agents du service des urgences entament une grève en réclamant le paiement de deux mois de primes de garde sur sept. Un compromis est trouvé le 8 (paiement immédiat d’un mois de prime et d’un autre dans les jours suivants).

Seulement, le lendemain le chef des ressources humaines de l’hôpital ordonne aux agents de sécurité d’empêcher physiquement les six médecins grévistes d’entrer aux urgences. Le 10 du même mois, ledit chef des ressources humaines notifie la suspension de tous les médecins des urgences.

La grève prend alors des proportions encore plus graves lorsque le 26 juin, le comité médical saisi le Conseil d’administration (Ca) du blocage des urgences et de l’incapacité de la direction de l’hôpital. Dans le même temps, le syndicat des médecins réclame carrément le départ de Mohamed Soudjay. Le Ca déclare, le 2 juillet, qu’il n’y a pas de preuves illustrant le constat fait par le comité médical et le syndicat mais sollicite tout de même le départ du chef des ressources humaines.

Après les procédures habituelles et un report de la date butoir, le syndicat met en exécution ses menaces de grève le 28 juillet dernier. Ledit syndicat réclame la tête du directeur. Le 1er août, le Ca recommande au ministère de démettre Mohamed Soudjay de ses fonctions pour non-respect des procédures de gestion, entre autres. L’intéressé prend alors les devants et sort une note mettant les docteurs Chakour et Djabir à la disposition du ministère pour “insubordinations”.

Lequel ministère sort un arrêté le 7 août pour mettre en place un comité de direction chargé de gérer les affaires financières du Chn réduisant ainsi les pouvoirs de Mohamed Soudjay. Le 17 du même mois, un arrêté signé par Fouad Mohadji met les docteurs Chakour et Djabir à la disposition du gouvernorat de Ngazidja. Le même jour, un autre arrêté du même ministère stipule que Mohamed Soudjay ne gère plus les affaires administratives. 

Le 31 aout, le Ca signifie au ministère qu’il ne considère plus Mohamed Soudjay comme directeur du Chn. Sauf que l’intéressé se rend lui-même à l’évidence et signe le même jour sa démission après un peu plus d’un mois de grève. Mais cette démission n’allait pour autant mettre fin à la grève.

Les médecins refusent de remettre leurs blouses puisque les sanctions infligées contre Chakour et Djabir ne sont toujours pas levées. Seulement, durant cette période et jusqu’à aujourd’hui les médecins grévistes assurent un service minimum pendant ces différentes crises. Un malheur n’arrivant jamais seul, les contractuels de l’hôpital entament à leur tour une grève. Ces derniers réclament le paiement de cinq mois d’arriérés de salaires sur sept.                                

Am