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Doit-on légiférer sur le statut de la première dame ?

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Premières dames. Aucune fonction définie, mais que de pouvoirs on leur prête. Elles disposent d’un budget de fonctionnement, un personnel à leur disposition, un cabinet et les fonds proviendraient non pas des fonds spéciaux du chef de l’Etat, mais du budget alloué à la présidence.

Pouvoirs fantasmagoriques ou réelles influences sur leur président de mari ? Les secrets pas si bien gardés dépassent allègrement le perron du palais présidentiel tranchant nettement avec l’attitude plus «effacée» des conjointes de «l’ancien temps».  Après Said Mohamed Djohar, à quelques exceptions près, les tendres moitiés des premiers magistrats de la République ont toujours exercé une influence considérable, qui dépasse largement le monde associatif où elles étaient habituellement confinées.

Aucun décret ne serait signé sans «leur bénédiction». Il se murmure aussi qu’elles placeraient «des amis ou proches parents à des postes stratégiques».

Devons-nous légiférer?  A part les Etats-Unis, où la femme du président a un statut clairement défini, peu sont les pays à avoir franchi le pas. Rôle controversé peut-être, mais leur donner un cadre juridique serait pour beaucoup, leur donner encore plus de pouvoirs dans la mesure où elles ne sont pas des élues et n’ont de fait aucune fonction officielle.

Cela étant, selon le député Pec, Me Fahmi Said Ibrahim, «tout cela, dépend de la culture politique du président, si celui-ci maitrise les règles de fonctionnement de l’Etat».  Il apparaît en clair que son avis est partagé. Pour ou contre, ce n’est pas  si simple.  «  La première dame devrait jouer un rôle d’accompagnement de son mari dans des préséances protocolaires », a-t-il indiqué.  Cependant, a-t-il repris, «il arrive que la première dame  empiète sur les compétences du président de la république, ce qui est inadmissible car la première dame n’a aucun pouvoir constitutionnel».

L’ancienne candidate à la députation, Zahara Abdallah estime quant à elle que  «  si elles veulent faire de la politique, elles n’ont  qu’à s’engager, la politique étant réservée aux politiciens (nes)et ne pas attendre les élections pour s’engager pour leur mari  ». Pour prendre l’exemple de Bernadette Chirac, elle a cumulé la fonction de première dame à celle de conseillère générale de Corrèze et d’adjointe au maire. Mais pour en revenir à notre sujet, comment faire pour éviter « les débordements » ?  La chargée de communication du Mouroua, qui parle ici en son nom propre, explique que «si cela peut limiter les dégâts, pourquoi ne pas légiférer» ?

Quant à Me Fahmi Said Ibrahim, il conteste cette législation à-tout-va :   «trop de lois tuent la loi. Je suis très sincèrement partagé. En tant que républicain, il serait souhaitable que le président ait un minimum de culture d’Etat, afin qu’il puisse dans la pratique s’y conformer. Et dans ce cas de figure, il n’y a pas l’utilité de légiférer».  Et de conclure en ces termes : «on ne peut pas légiférer sur tout, sinon  il y aura des lois aussi fantaisistes portant sur  la manière de bien cirer ses souliers  ou de nouer correctement sa cravate».

 Faïza Soulé Youssouf