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Réunion 2015 : Une fin sans début de compétitions pour les Comores

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JIOI. Aussitôt ouverts, les comoriens quittent les Jeux des îles de l’Océan Indien. D’abord, au motif de refus de visas d’entrée au département français à 42 athlètes et, ensuite, par la violation de la Charte de jeux par la France.

 

Les Comores ont clôturé leur participation aux 9èmes Jeux des îles de l’Océan indien (Jioi), depuis samedi dernier, aussitôt cette édition réunionnaise ouverte quelques minutes auparavant, à 16 heurs au Stade Paul-Julius Bénard de Saint Paul. Un retrait avant que les choses sérieuses ne soient commencées. La délégation comorienne, qui ouvrait le défilé de la cérémonie inaugurale des Jioi, a décidé de sortir du cortège quand les athlètes de l’île comorienne de Mayotte sont apparus au bout de la file derrière le drapeau français.

Les Comoriens ont ainsi quitté les jeux de la Réunion et la décision de leur retour à Moroni est prise. Selon le plan de vol communiqué par le ministère des Sports, leur jet devrait atterrir à Hahaya vers 2 heures du matin de ce mercredi. Un premier retrait des Jioi de la délégation comorienne a été annoncé vendredi, la veille de l’ouverture, quand des athlètes ont été toujours bloqués à Moroni pour non délivrance à certains athlètes de leurs visas d’entrée à La Réunion non délivrés. Et quand survint l’incident de samedi, le ministre des Sports et représentants du gouvernement comorien à La Réunion, Attoumani Ali, a déclaré qu’«on va rentrer ce mardi. On abandonne les jeux. Nous devons respecter la décision du gouvernement qui a obligé notre retrait des jeux».

Le président du Comité national olympique (Cno), Ibrahim Ben Ali, saisira l’occasion pour rappeler aux athlètes comoriens, qui ont bien accueilli la décision du gouvernement, qu’«à partir de maintenant, on n’a pas droit de participer dans aucune compétition. Donc on doit rester fermes et respecter l’ordre du gouvernement». Et suite à l’incident à l’ouverture des 9ème Jioi, le chef de la délégation comorienne, Hassane Mohamed Aboudou, a expliqué: «j’avais pris la décision de quitter la cérémonie avec les athlètes sans consulter personne. J’ai été surpris de voir Mayotte défiler derrière le drapeau français et La Réunion se présenter comme «France de l’Océan Indien». Il y a eu violation de la Charte des jeux et son règlement intérieur».

Evolution de la Charte des jeux ?

C’est l’article 3 de la Charte des jeux qui a été violé avec la complicité de la France (Lire encadré).

 Selon la charte des jeux révisée en 2009 et ratifiée par la France, les Comores ont accepté le compromis selon lequel l’île comorienne de Mayotte peut y participer à condition de défiler avec le drapeau des jeux. Ce qui n’a pas été respectée samedi à Saint-Paul. Faika Mahamoud, chef de la délégation féminine, a relevé qu’«on a compris, par l’indifférence des Réunionnais, leur complicité sur le port du drapeau tricolore par Mayotte. On ne peut pas cautionner cette humiliation raison pour laquelle nous sommes solidaires avec le gouvernement. D’ailleurs c’est nous qui lui avons demandé de nous laisser rentrer».

Djaffar Ahmed, secrétaire général du Cno, a parlé du cadre juridique de la situation. «Le règlement des jeux interdit que Mayotte arbore un drapeau autre que celui des jeux. Mais ces règles ont été bafouées aujourd’hui. Je trouve raisonnable et logique que les Comoriens aient agi spontanément contre la réaction des Mayotte sous le concours des organisateurs». 

Le retrait des Comores des jeux des îles aurait, certes, un impact sur le calendrier des compétitions. Mais les athlètes ne pensaient que regagner l’archipel malgré le temps qu’ils ont accordé aux préparations de la compétition. «Je regrette le fait que j’aurai pas l’occasion d’évaluer mes performances», dit Djamchi Attoumani, le porte-drapeau comorien et l’unique médaillé d’or Comorien aux Jioi de 2011 aux Seychelles.

A Réunion 1ère, le ministre français des Sports Patrick Kanner a laissé entendre «le drapeau de Mayotte, c’est le drapeau français. La Charte des jeux doit évoluer». Ce que désapprouvaient des autorités régionales, notamment l’ex-chef de la diplomatie mauricienne Arvin Boolell qui déplore que la France, représentée à ces Jeux par son ministre des Sports, ait utilisé cet événement «pour prendre un avantage géopolitique».

Elie-Dine Djouma, envoyé spécial à La Réunion