Jeux des îles. Trois questions à Hassane Mohamed Aboudou : «Je suis réconforté pour avoir joué mon rôle»
Vous avez pris la décision de quitter la cérémonie d’ouvertures des jeux des îles en cours à la Réunion. Quel sentiment avez-vous quelques jours après votre réaction ?
J’ai un très bon sentiment, mais je ne pensais pas que ma décision allait avoir le soutien de tout le monde. Je suis parti pour une cause qu’est naturelle. Je défendais la bonne application de la Charte des jeux. Nous sommes dans l’olympisme. Nous sommes régis par des règles et des chartes. Si ceux-là ne sont pas respectés, on ne peut pas parler des compétitions. Je ne regrette rien d’avoir été l’éclaireur de cette décision qu’est devenue plus tard nationale. Je suis réconforté pour avoir bien joué mon rôle. J’ai eu le soutien et la confiance des athlètes puis des responsables du Comité national olympiques, qui ont tout de suite compris qu’on devait quitter les jeux. C’est notre Charte des jeux que nous avons défendu, pas autre chose.
Quelles sont les conséquences immédiates que les Comores pouvaient subir après leur retrait des jeux ?
En 2003 à Maurice, nous avions refusé d’entrer au stade où se déroulait la cérémonie d’ouverture parce qu’il n’y avait pas le drapeau comorien parmi les autres des îles de la région. Mais cela a été tout de suite corrigé. Le Comité d’organisations des jeux mauricien a, en même temps, rectifié son erreur et s’est excusé. Bref, nous n’avons pas eu de sanctions comme le ministre des Sports mauricien de l’époque a avoué qu’on avait raison.
Je ne crois pas que ça serait le contraire au moment où toute la région a reconnu qu’on n’avait pas tort de réclamer le respect de la Charte des jeux. Je pense qu’on va nous imposer de payer le reste de notre engagement avant notre départ prévu ce soir à 23 h 40 (l’entretien a été réalisé mardi, Ndlr). Nous avons payé 25% de nos frais d’engagement élevés à 12 millions de francs comoriens. C’est clair qu’on attend payer le reste avant la clôture des jeux. Nous avons le soutien d’un responsable mauricien comme Ram Lollchand, qui a déclaré que les Comores ont raison de manifester contre la violation de la Charte des jeux. Je ne vois pas pourquoi nous serions punis pour cela.
Al-watwan a annoncé le 31 juillet comme la date butoir de l’octroi des dixièmes jeux des îles aux Comores. Mais cette date a été reportée hier matin (lundi, Ndlr). Quand alors les Comoriens connaitront leur sort pour Comores 2019 ?
Je ne pense pas que ce qui s’est passé vendredi à Saint-Paul influencera le rejet de notre candidature. La réunion du Cij qui devait décider l’attribution des dixièmes jeux a été reportée. Il nous faut une autre date pour le savoir. Le Conseil international des jeux a décidé de conclure cette édition avant de décider le 8 août où et quand il organisera la réunion pour la candidature comorienne. Ce qui est certain, la réunion aura lieu après le bilan des jeux de la Réunion.
Propos recueillis par Elie-Dine Djouma