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“Wahaleleya”, plus qu’un slogan, un message...

Le .

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 “Ghaaaaaaaana, waheleleya! waheleleya yentsi yitsona mwendje” (“Les Ghanéens ont eu fort à faire, ils ont eu à faire avec un pays sans électricité”) .

 

Pour la deuxième fois, en moins d’un mois, les Comoriens sont descendus par milliers dans la rue pour dire, bruyamment, leur joie de voir leur pays, leur drapeau national honorés et surtout défendus. Dans toutes les villes, tous les villages et jusqu’au plus reculé des bourg, ils ont chanté et dansé à la gloire d’un pays qu’ils adorent et qu’ils voudraient voir grand parmi les plus grands et, plus que tout, respecté parmi les plus respectés. “Shababi lewo haraka! Rendez-vous yatru yalewo na Ghana, riwashindri, namuje murangariye rangadze”, chantaient-ils, entre autres.

L’explosion de joie était d’autant plus grande, d’autant plus remarquée que les Comoriens ont toujours été considérés comme hommes et femmes à, rarement, placer un mot plus haut que l’autre quelles que soient les circonstances ; femmes et hommes à s’exprimer dans les seules discrétion et adabu quel que soit le moment. Elle a été d’autant plus unanime que le pays a eu droit, ces derniers mois, comme jamais dans toute son histoire, à une série impressionnante de graves humiliations dans le silence et l’échine courbée. 

“Leeeewo, kapvatsi mnakipu wudjorishagaza; ra mtiti, ra mhuu sitsowarema” ou encore et peut-être surtout et avant tout: “Ghaaaaaaaana, waheleleya! waheleleya yentsi yitsona mwendje” (“Les Ghanéens ont eu fort à faire, ils ont eu à faire avec un pays sans électricité”) .

A vu de ces deux immenses explosions, ces clameurs compactes et unitaires intervenues le mardi 13 octobre et avant-hier, vendredi, au bout (uniquement) d’un match.... nul, on comprend que la Nation comorienne existe. Mais on est en droit urgent de se demander et de mieux comprendre les raisons de la “discrétion” légendaire des Comoriens.

En l’occurrence, on est en droit de se demander à qui, quand au fond, est adressé l’avertissement “waheleleya” (“Ils ont eu fort à faire”).

En ce qui me concerne, j’aurais beaucoup de mal à voir en ces deux formidables jaillissements, uniquement, une colère contre des joueurs d’une grande équipe qui, à la faveur d’une rencontre de football, leur auraient, croient-ils avoir ouïr dire, manqué respect en les promettant de les “écraser” et, encore moins, comme une gloire à quelques compatriotes qui depuis un mois les font rêver.

Par contre, en ce début de soirée de vendredi, en contemplant de la Place Badjanani, la formidable déferlante faite de jeunes, de femmes, d’hommes et d’enfants, je n’ai pu m’empêcher que me revienne à l’esprit cet adage célèbre: “Occupez-vous de la jeunesse, sinon la jeunesse s’occupera de vous”.

 

 

Madjuwani